Les Nations-unies se disent déterminées à relever des défis en République Centrafricaine. Selon le nouveau représentant spécial de la Mission onusienne à Bangui, Parfait Onanga Anyanga, à l’occasion de la conférence hebdomadaire qu’il a personnellement présidé ce mercredi au siège de l’organisation, le premier objectif est d’établir d’ici la fin de 2015, des institutions démocratiques dans le pays.
« A toutes les autorités de la transition, j’ai renouvelé l’engagement des Nations-unies à ne ménager aucun effort pour traduire en succès les efforts de sorties de crise actuellement en cours , notamment en appuyant le processus électoral pour des élections libres, justes et inclusives, ouvertes et transparentes », a mentionné Parfait Onanga-Anyanga.
Toutefois, la protection des populations civiles, le rétablissement de l’autorité de l’État et de l’ordre constitutionnel demeurent le cheval de bataille de l’ONU en Centrafrique. « Les priorités de la Minusca restent les mêmes à savoir protéger les populations civiles, contribuer au rétablissement de l’autorité de l’État et appuyer le processus politique vers la fin de la transition et la restauration de l’ordre constitutionnel. Évidemment pour le faire, il faut qu’on tienne des élections démocratiques dans l’objectif d’établir des institutions démocratiques », a précisé l’onusien.
Sur les multiples cas de viols enregistrés dont sont accusés certains éléments de la Minusca, Parfait Onanga-Anyanga a demandé aux pays contributeurs des troupes ayant transgressé la convention relative au droit de l’enfant ainsi que les droits humains, d’enclencher des poursuites à l’encontre des soldats mis en cause.
« La politique de tolérance zéro en matière d’exploitation et d’abus sexuel doit être la clé de voûte de protection des populations, l’âme de notre mandat. Cette raison d’être doit nous guider dans nos relations avec ceux que nous sommes venus aider. Pour le Secrétaire général, cela veut dire mettre fin à la complaisance et à l’impunité. Protéger les civils est sacré et doit constituer un sacerdoce pour ceux qui en sont investis. Dans cette mission difficile mais exaltante, l’appui des États – surtout les pays contributeurs de troupe est indispensable afin que la responsabilité qui nous incombe et l’autorité investie aux États-membres forment un bloc cohérent pour prévenir mais sanctionner les abus ».
« Nous sommes dans un dialogue avec ces États-membres afin qu’ils exercent toute leur autorité auprès de ces troupes pour que des poursuites judiciaires soient diligentées dans les pays d’origine des troupes tout en tenant compte de la présomption d’innocence », a affirmé M. Onanga-Anyanga.
Début août, lors d’une opération effectuée au PK 5 de Bangui, les casques bleus de la Minusca, selon Amnesty International, ont violé une fillette de 12 ans. A Bambari le 12 août, trois soldats du contingent congolais de la Minusca ont récidivé en violant trois jeunes filles centrafricaines. Des situations qui ont contraint le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon à demander la démission de Babacar Gaye.
Le nouveau patron de la Minusca, Parfait Onanga-Anyanga, a profité de cette conférence pour montrer qu’il y a des défis à relever avec énergie par l’ONU, notamment les affrontements inter-communautaires de Bambari dans la Ouaka (centre-est) et de Bria dans la Haute Kotto (est).
« Les récents affrontements inter-communautaires à Bambari et Bria sont à eux seuls un immense défi que nous sommes tous, responsables gouvernementaux comme représentants de la communauté internationale, contraints et forcés de relever avec sagesse et détermination ».
« Le premier défi est d’accompagner le peuple centrafricain sur le chemin d’une paix durable à travers une réconciliation véritable et une cohésion sociale réussie. Accompagner les Centrafricains sur ce chemin impose aux personnels civils et militaires de la Minusca un comportement exemplaire et même un rôle de modèle conforme aux principes et valeurs qui font des Nations-unies une institution respectable et respectée », a rassuré le Chef de la Minusca.
Nommé le 14 août 2015 par le secrétaire général de l’ONU, Parfait Onanga- Anyanga succède au général Babacar Gaye, contraint à la démission à cause de multiples cas de viols dont certains soldats de la Minusca seraient impliqués en République Centrafricaine.