Des tirs à l’arme automatique ont été entendus en provenance du PK5 dans la nuit de mercredi à jeudi, dans le 3e arrondissement de Bangui. D’après les informations, un opérateur économique habitant ce quartier, Aladji Bichara Baraka, père de douze enfants, a été tiré à bout portant par des hommes armés non identifiés. Dans la journée de mercredi, Aladji Bichara Baraka a été joint au téléphone par ses bourreaux qui réclamaient la somme de 1.000.000 F CFA en échange de son véhicule pris de force par des hommes assimilés aux Antibalaka dans le 4e arrondissement. Le rendez-vous est pris aux environs de 19 heures à la hauteur du pont Jackson sur l’avenue Barthélémy Boganda. Malheureusement, l’échange entre les deux parties a tourné au drame, les ravisseurs se sont emparés de l’argent et sont repartis avec le véhicule. Il y a un mois, une somme de 500.000 F CFA lui avait été soutirée pour la même cause.
Informés, les éléments de la police en poste au commissariat du 3e arrondissement sont intervenus et ont conduit le blessé à l’hôpital à bord de leur véhicule de service. Le blessé succombera quelques minutes plus tard des suites de ses blessures. La dépouille mortelle a été ramenée à la mosquée Ali Babolo au PK5. Mécontents, des jeunes armés ont pris à partie les éléments de la police et ont incendié ce véhicule.
En représailles, au cours de la recherche des présumés tueurs à Kokoro, ces hommes armés ont tué une jeune fille.
Abdoul Salam Muzamil, commerçant au PK5 et frère cadet de la victime, tout en condamnant l’assassinat de son frère, a désapprouvé l’acte de vandalisme sur le véhicule de la police : « Nous condamnons fermement l’incendie. (…) Brûler le véhicule n’est pas une solution ». Il a déploré le fait que la police manque de moyens de travail, « Les policiers centrafricains n’ont pas les moyens pour intervenir efficacement. Ils sont sans armes, que feront-ils face à des gens armés ? »
Le ministre de la Sécurité publique, Nicaise Samedi-Karnou, condamne lui aussi cette tuerie. Le membre du gouvernement demande à la population du 3e de se désolidariser des ennemis de la paix qui mettent à mal les institutions de la République.
« L’acte crapuleux qui vient d’être commis sur un paisible citoyen habitant le Km5 mérite d’être condamné de manière très ferme. Je demande à ce que la population du 3e puisse ne pas faire l’amalgame entre les actes crapuleux commis par certains hors-la-loi et le fonctionnement de la Police que nous avons rouvert pour assurer leur protection », a déclaré Nicaise Samedi-Karnou.
Le ministre rassure qu’une enquête est ouverte pour rechercher les auteurs de cette tuerie : « J’ai instruis tous les éléments de la Police centrafricaine et de la Gendarmerie nationale de pouvoir tout faire pour mettre la main sur ces bandits ».
Ce jeudi 28 mai, le commissariat de Police du 3e arrondissement n’a pas ouvert ses portes. Autres conséquences, les commerces sont restés fermés et la circulation quasi paralysée au PK5.