Au moins 30 personnes ont été prises en otage mercredi 2 novembre par des ex-combattants Séléka dans trois villages à savoir : Mbimbi, Bédamou et Ngoro dans la sous préfecture de Dékoa dans la Kémo. Trois d’entre eux ont réussi à s’échapper des mains de leurs ravisseurs et trois autres libérés par les bourreaux.
L’information a été donnée deux jours plus tard par le sous-préfet de Dékoa, Yves Guy Mbétigaza qui déplore cette situation. « Un groupe armé se réclamant de l’ex-Séléka est venu de Kaga Bandoro, ils sont passés de maison en maison pour prendre tous les produits agricoles de cette population. Ils ont pris 30 personnes en otage et celles-ci devaient transporter leurs butins à destination de Kaga Bandoro. Trois ont réussi à s’évader. Ils ont du libérer trois femmes. A l’heure actuelle, ils ont encore 26 personnes entre leurs mains et ils sont lourdement armés », a-t-il précisé.
Yves Guy Mbétigaza appelle aussi bien les autorités de la transition que la communauté internationale à tout mettre en œuvre pour obtenir la libération des otages. « Si j’ai un message à lancer à l’endroit des autorités du pays, c’est de jeter un regard sur la sous préfecture de Dékoa. Aux organisations non gouvernementales, de voler au secours de la population de Dékoa, abandonnée à elle-même », a ajouté le sous-préfet qui mentionne que dans les trois villages visités, les habitants sont dans la brousse.
Pendant ce temps, l’archevêque Nzapalainga va à la rencontre des autres
L’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga a fait une descente vendredi matin dans le 3e arrondissement. Cette descente, placée sous le signe de la paix et de la réconciliation entre les centrafricains, vise à ramener la cohésion sociale entre les communautés.
« Le Pape François est venu dans notre pays, cela a été une grande libération, nos communautés se sont réveillées. Il nous a annoncé un message de paix. Il demande à nous Centrafricains d’aller à la rencontre de l’autre. Voilà pourquoi sans hésiter, j’ai décidé de venir rencontre les frères et voir comment ensemble nous allons chercher les voies et moyens pour que la paix revienne dans notre cœur », a expliqué l’archevêque de Bangui pour justifier son action.
Accompagné du Curé de la paroisse Sainte Trinité des Castors, Mgr Nzapalainga a emprunté la ruelle de Yakité considérée comme le couloir de la mort entre le camp des Castors et le PK5. Lors de cette visite, il s’est entretenu avec les jeunes, les hommes et les femmes habitants dans cette localité.
Les Centrafricains se sont montrés émus et se disent disposés à faire la paix et à vivre ensemble comme par le passé à l’issue de la visite. « Les deux communautés vivaient ensemble. Nous voulons que cette cohabitation revienne. S’ils viennent vers nous, c’est une marque de réconciliation et je suis prêt pour me réconcilier avec mes frères. J’exhorte aussi les autres à se réconcilier avec leurs frères. Je suis contente que l’archevêque fasse ce geste de paix en amenant les musulmans à se réconcilier avec les chrétiens », ont expliqué des Centrafricains interrogés au cours de la descente du prélat.
Mgr Dieurdonné Nzapalainga a bouclé sa visite à la mosquée Attique au PK5. Il a été reçu par l’imam de cette mosquée, Aliyou Housseni. Très content de cette visite surprise, l’imam s’est engagé à œuvrer pour le retour de la paix.
« Nous allons sensibiliser nos frères, nos enfants parce que nous voulons la paix. La paix, c’est ce à quoi tout le monde aspire. Nous demandons à Dieu de donner la paix définitive à la Centrafrique »
Le retour à la normale en République Centrafricaine reste une préoccupation de tous les Centrafricains.