Des tirs à l’arme automatique ont été entendus ce 08 mai aux alentours du BARC (Bureau d’affrètement Routier Centrafricain) à Bangui, créant ainsi la psychose dans le secteur. Le Chef de l’État centrafricain Faustin Archange Touadera s’est rendu au Camp BSS et s’est entretenu avec les ex-Combattant Seleka dudit camp. Pendant ce temps, le premier ministre Simplice Mathieu Sarandji, après une descente sur les lieux de l’événement en compagnie de son ministre de la sécurité publique, a convoqué une réunion de crise à cet effet.
Selon des témoignages recueillis sur place par RNL, tout serait parti du braquage d’une moto par un ex Séléka. De passage sur l’avenue de l’indépendance, le propriétaire de la moto volée l’a reconnu ce dimanche matin devant le BARC et l’a intercepté avec l’appui de certains jeunes. Mécontent du fait que la moto leur a été arrachée, l’un des deux Séléka alerte ses paires basés au Régiment de Soutien.
Le sous brigadier de police BARC Grégoire Agoa dont les hommes ont pu mettre la main sur la moto volée ainsi que le braqueur explique en effet « qu’il ne connaît pas précisément quand est-ce que cette moto a été braquée », mais, précise-t-il « subitement, le propriétaire de la moto a vu sa moto puis a arrêté le braqueur. Ils ont commencé à se tirailler sur la moto quand avec mes éléments, nous sommes intervenus pour récupérer la moto et le braqueur que nous avions emmenés au poste de police ».
Il indique par ailleurs que « la CNS arrivée sur les lieux nous a porté secours en faisant des tirs de dissuasion qui ont permis de baisser la tension », avant de demander aux autorités centrafricaines de doter « le poste de police BARC en matériels adéquats pour le service ».
Sortis en masse en représailles, certains éléments de la Séléka du BSS ont fait irruption au poste de police BARC tandis que d’autres ont investi le camp militaire Fidèle Obrou et ont poignardé Valentin Nguindo, Lieutenant des FACA qui se trouvait chez lui.
« Les Séléka qui sont cantonnés au Régiment de Soutien sont sortis en masse et ont pris d’assaut le camp où sont logés les militaires. Ils sont arrivés au domicile du Lieutenant Nguindo qu’ils ont poignardé avant qu’il ne soit emmené d’urgence à l’hôpital des MSF », a déclaré sous couvert de l’anonymat, un élément des FACA présent sur les lieux.
Cette nouvelle situation d’insécurité qui a une fois de plus plongé les habitants des quartiers environnants dans une psychose généralisée, soulèvent ipso facto cette question de délocalisation de ses ex-combattants du camp BSS ou leur désarmement. Ce que demandent les quelques centrafricains interrogés par RNL.