La Mission onusienne en République Centrafricaine menace de passer à la vitesse supérieure en cas de dérapage des hommes armés à Kaga Bandoro, chef lieu de la Nana Gribizi. Son porte-parole, Vladimir Montéiro, a averti ce mardi 17 avril 2018 de recourir à la force si les groupes armés regroupés dans cette ville du nord essaieraient de menacer la quiétude de la population.
« Nous avons constaté effectivement l’arrivée de quelques éléments du FPRC. La Minusca suit cette situation avec attention. S’il s’avérait que ces éléments tenteraient quoi que ce soit, des mesures seraient prises », a prévenu Vladimir Montéiro. Le porte-parole a ajouté par ailleurs que « pour le moment, cette présence ne constitue pas une menace pour la protection des populations », invitant les habitants de la ville au calme.
Mr Montéiro a souhaité que les efforts du Panel des Facilitateurs de l’Initiative Africaine pour la paix et la réconciliation soient pris en compte. « Nous continuons à dire aux groupes armés, il faut qu’ils restent dans la logique du dialogue dans le cadre de l’initiative de la paix de l’Union Africaine », a rappelé le porte-parole de la Minusca. Il a précisé que « l’opération ‘Soukoula Km5’ lancée le 8 avril 2018 vise des bandes criminelles. Elle ne vise pas la communauté musulmane » prévenant que « toute manipulation dans ce sens est inacceptable ».
Regroupement confirmé des ex-Séléka
Jusqu’à ce mardi 17 avril, les habitants de Kaga Bandoro vivent dans le calme mais toujours dans la psychose. Les ex-Séléka continuent de faire leur entrée dans la ville.
Des sources locales annoncent l’arrivée de plus d’une trentaine de véhicules 4×4 neufs. Des témoignages digne de foi confirment la présence des éléments du Mouvement patriotique pour le Centrafrique (MPC) du général Mahamat Al-khatim, des combattants de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC) du général Ali Darassa et ceux du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC) de Nourredine Adam. C’est depuis samedi 14 avril que les hommes armés de ces différentes factions de l’ex-coalition Séléka, réconciliées, font leur entrée à Kaga Bandoro.
Jusqu’à ce jour, aucune information fiable sur les intentions de ces hommes armés, leur objectif n’étant pas encore dévoilé. Seulement, les communications téléphoniques sont toujours difficiles et la population vit la peur au ventre.