Les violences entre hommes armés du Font Populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC) et de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) à Bria ont désormais des conséquences visibles sur Bambari. Les deux groupes rivaux sont sur le pied de guerre. Leurs multiples mouvements ont plongé la localité dans la peur et l’incertitude.
« Il y a une psychose générale, la tension est vive », a indiqué l’abbé Firmin Gbagoua, Vicaire général du diocèse de Bambari. Le religieux explique par ailleurs qu’en dépit de nombreuses réunion de sécurité, « Les mouvements de population sont limités ».
Depuis le début de la semaine, toutes les activités sont au ralenti au centre de la ville et les établissements scolaires fermés. Certains habitants craignant une flambée de violence ont du se réfugier sur les sites des déplacés. L’Eglise Catholique appelle au « Dialogue »
« Je lance un appel pour qu’ils reviennent à la table de négociation… les armes ne nous amèneront nulle part », a lancé le Vicaire général de Bambari précisant que des efforts se font au niveau politique mais la compréhension reste très difficile sur le terrain.
Depuis le déclenchement des heurts entre le FPRC et l’UPC, des rumeurs de progression d’hommes armés sur Bambari ont créé une sorte de panique généralisée. Du coup au marché, les prix des denrées alimentaires ont connu une hausse.
La communautaire humanitaire se mobilise pour Bria
Dans une interview accordée à Radio Ndeke Luka le vendredi 26 novembre, Docteur Michel Yao, Représentant de l’OMS et coordonnateur humanitaire par intérim, a rassuré qu’une mobilisation est en train de se mettre en place pour secourir la population en détresse.
« Pour nous humanitaires, la réponse immédiate qui s’impose, c’est de s’assurer que ces personnes ont le minimum pour vivre. C’est ce à quoi nous nous attelons », a indiqué le coordonnateur humanitaire.
M. Yao a également souligné que le personnel humanitaire est aussi « confronté à l’insécurité qui prévaut à cause des combats » et par conséquent « il est difficile de faire acheminer de l’aide lorsque l’aérodrome ne peut pas être pratiqué parce que les combats mettent à risque les avions ou lorsque les acteurs ne peuvent pas sortir de leurs maisons pour pouvoir assister ces populations ».
Docteur Yao a précisé que « Des avions ont atterri ce matin avec des couvertures » et que « des aliments sont en cours ». Il a promis une assistance « plus efficace » d’abord aux déplacés autour de l’aérodrome en cas de mobilisation de tous les éléments.
Dans un communiqué, Médecins Sans Frontière (MSF) assure avoir enregistré et pris en charge 86 blessés liés aux dernières violences à Bria. Parmi les personnes figurent 6 femmes et 4 enfants, dont 2 référés à Bangui pour des soins avancés. Le personnel soignant MSF travaille actuellement dans trois différents sites de la ville afin de pouvoir assurer une prise en charge médicale dans chacun des secteurs de la zone désormais divisée.
Jusqu’à samedi après midi, un calme précaire régnait à Bria malgré la tension encore palpable.