Les 4 nouveaux Evêques de Centrafrique nommés le 14 mai dernier sont ordonnés ce dimanche 22 juillet 2012, à la Cathédrale Notre Dame de l’Immaculée Conception de Bangui par le Cardinal Fernando Filoni, représentant du Pape Benoit XVI, Consécrateur principal venu de Rome pour la circonstance. Il a été assisté de 2 co-consécrateurs que sont le Nonce Apostolique Judes Thadeus Akolo et le président de la Conférence Episcopale de Centrafrique (CECA) Edouard Mathos.
Il s’agit du Nouvel Archevêque de Bangui, Père Dieudonné Nzapalaïnga, Administrateur Apostolique de l’Archidiocèse de Bangui depuis 2009. Il est le 4è Archevêque de Bangui après Joseph Cuchérusset, Joachim N’dayen et Paulin Pomodimo.
3 autres Evêques, les pères Dennis Koffi Agbényadzi (Société des Missions Africaines) comme Evêque de Berberati, à l’Ouest du Pays, Cyr-Nestor Yapaupa (prêtre diocésain), évêque Coadjuteur d’Alindao, au Centre Est de la République Centrafricaine et Nestor-Désiré Nongo-Aziagbia (Société des Missions Africaines) comme évêque de Bossangoa, au Nord Ouest.
Parmi les invités de marque figurent le Chef de l’Etat François Bozizé, son gouvernement, les diplomates et autres partenaires au développement. A cette liste s’ajoutent les leaders des autres confessions religieuses y compris les clergés venus de l’hexagone et de l’Afrique.
Monseigneur Dieudonné Nzapalaïnga, de la Congrégation des Pères du Saint-Esprit est né le 14 mars 1967 à Bangassou, à l’Est de la République Centrafricaine. Il a fait ses études primaires à Bangassou et est entré au petit Séminaire Saint Louis de la même localité. Il poursuit ses études au Cameroun et au Gabon. Le père Nzapalaïnga a fait ses premiers vœux chez les Pères Spiritains en 1993 et les Vœux définitifs en 1997. Il a été ordonné prêtre le 9 août 1998.
La désignation du Père Dieudonné Nzapalainga avait mis un terme à une longue période de crise qu’a connu l’Eglise Catholique de la RCA. En 2009, suite à une enquête menée dans le pays par le Saint Siège, certains prêtres ont été suspendus et d’autres radiés. Le non respect de leur engagement en a été la principale cause. Pour preuve, ces enquêtes avaient révélé que certains prélats possédaient une vie de famille, ce qui est contraire aux règles édictées par leur mission dite de chasteté.
A ce jour, des prêtres qui ont fait leur mea culpa ont été repêchés ; certains ont repris le chemin de l’Université de Bangui dans d’autres filières ; d’autres ont simplement regagné leur famille et vaquent désormais à d’autres activités.
Au-delà de la reconstitution du tissu de l’Eglise Catholique Centrafricaine après cette traversée du désert, certains observateurs de la vie politique, économique voire sociale se souviennent encore du rôle que cette confession religieuse a joué et continue de jouer dans la consolidation de la culture de la paix en Centrafrique.
Les prêtres suspens auront une rencontre d’échange avec le Cardinal Filoni le mardi 24 juillet 2012 au Centre Jean XXIII avant qu’il ne reprenne l’avion. On imagine déjà que la question de leur réintégration au sein du clergé centrafricain évoquée lors de la dernière conférence épiscopale tenue début juillet à Bangassou (est), sera débattue.
A ce jour l’épiscopat centrafricain compte 10 membres dont 4 nationaux. Il s’agit d’une première depuis 1994.