Il suffit de faire le tour de certains ménages voire des marchés de Bangui pour se rendre compte d’une crise alimentaire sans précédent. Les plaintes fusent de partout : plus personne, du moins les familles moins nanties ne peuvent plus manger à leur faim.
Une pénurie généralisée de la viande de bœuf constatée sur les marchés banguissois. Une pénurie occasionnée par la grève enclenchée depuis 4 jours par les bouchers de Bangui.
Ces derniers exigent de meilleures conditions de travail, notamment le jumelage des marchés à bétail de PK 45 route de Boali (nord de Bangui) et PK 22 route de Damara (nord de Bangui). Ils dénoncent par la même occasion le racket dont ils font l’objet de la part des forces de défense et de sécurité.« J’ai de la peine à remplir mon panier à cause de cette pénurie de la viande de bœuf qui se répercute sur les autres denrées alimentaires. Si bien que les membres de ma famille ne peuvent plus manger à leur faim », explique ce 24 juillet 2012, à Radio Ndeke Luka, une mère de famille rencontrée au Marché Central de Bangui.
A titre d’exemple, précise-t-elle, « le prix du poisson frais jadis vendu à 5 000 est passé à 7 000 francs CFA. Même les bottes des légumes sont revues ».Justement à propos des légumes, les vendeuses de ces produits issus du maraîchage affirment connaitre une mévente de leurs marchandises. Une situation provoquée par la pénurie de la viande de boeuf.Au marché Combattant situé dans le 8ème arrondissement de Bangui, ce sont les tas des chenilles qui passent de 100 à 200 ou à 500 francs CFA. Difficile d’ailleurs d’en trouver en quantité suffisante, indique un
consommateur.Cette vague de crise alimentaire n’épargne pas aussi le secteur des vendeuses de la viande boucanée. Au Marché PK12 (sortie nord) par exemple, nombreux sont les clients qui se plaignent de la hausse du prix de ces aliments très prisés.Selon les reporters de Radio Ndeke Luka qui sillonnent la ville, même les supers marchés ne disposent plus de stock des poissons de mers. Ces aliments ont d’ailleurs vu leur prix augmenté.
Entre les bouchers et les autorités, l’heure est aux âpres négociations. Des négociations pour rétablir de l’ordre dans ce secteur. Toutefois, aux dernières nouvelles, les bouchers en colère ont mis ce mercredi de l’eau dans leur vin. Ces derniers ont décidé de reprendre le travail dès 26 juillet 2012.