La République Centrafricaine vient de perdre la présidence de la Commission de la Communauté Monétaire et Economique d’Afrique Centrale (CEMAC) au profit du Congo. C’est le congolais Pierre Moussa, qui prend désormais les commandes de cette institution sous-régionale. Il succède au camerounais Antoine Ntsimi dont la gestion a été très controversée.
La décision du passage de témoin a été prise le 25 juillet 2012 par les Dirigeants de la CEMAC lors de leur 11ème Sommet qui s’est tenu au Congo Brazzaville. Une décision issue d’âpres discussions.
Le président centrafricain François Bozizé a finalement opté pour le compromis qui, selon les confrères des médias présents au Sommet, a été arraché à l’issue de dix heures de travaux à huis clos.
Au nom d’un principe de rotation par ordre alphabétique à la tête de l’institution, François Bozizé, dont c’est le tour du son pays d’occuper ce poste, avait deux candidats en lice, d’autant que le départ d’Antoine Ntsimi, le président sortant déclaré persona non grata en Centrafrique, était acquis.
Les candidats centrafricains ont été les anciens Premiers ministres Enoch Dérant Lakoue, président du Parti Social Démocrate et Elie Doté, actuel député du 4ème arrondissement.
François Bozizé n’a donc pas réussi à imposer ce principe instauré il y a seulement deux ans au sein de l’institution mais dénoncé aujourd’hui par certains de ses pairs qui évoquent comme raison que la RCA ne peut pas cumuler le siège de la Cémac et la présidence de la Commission.
Après plusieurs heures de blocage, François Bozizé décroche. La RCA est écartée de la présidence de la Commission mais le principe de la rotation est réaffirmé. C’est donc le Congolais Pierre Moussa qui devient le nouveau président de la Commission, pour un mandat de cinq ans. Le prochain pays en lice est le Gabon.
Quant à la Centrafrique, elle obtient plusieurs lots de consolation : la vice-présidence de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale, quelques directions d’institutions régionales, et surtout la direction générale de la nouvelle compagnie Air Cémac qui n’est pas encore devenue opérationnelle.
Selon les Observateurs de la vie de l’institution, beaucoup de paramètres présageaient déjà l’échec de la RCA à obtenir le portefeuille de la présidence de la Commission. Il s’agit entre autres du retard accusé dans la proposition de sa candidature, plusieurs noms avancés au lieu d’un seul, l’irrégularité dans les cotisations à l’actif de l’institution.
Tandis que les autorités de la CEMAC n’ont accordé aucune accréditation aux médias centrafricains pour effectuer le déplacement de Brazzaville, une équipe de journalistes d’Etat aurait été dépêché tard mardi pour rattraper la clôture de l’évènement sur instruction du Président de la République François Bozizé.