Les personnes décédées ne bénéficient plus du même respect que les centrafricains accordaient jadis aux parents disparus. Il ne se passe pas une journée, sans que l’on regarde dans toutes les avenues de Bangui, des véhicules de tout genre transportant des corps.
Un reporter de Radio Ndeke Luka après une enquête minutieuse a, dans son rapport diffusé ce 29 juillet 2012, attiré l’attention sur quelques moyens de transports utilisés pour acheminer les personnes décédées à la morgue ou au cimetière à Bangui.
« Une Pick-up, une voiture en coupe familiale ou encore un taxi, qui faufile entre plusieurs véhicules allumant les feux de détresse ou en plein phare, transporte généralement un cadavre parmi ses passagers. De passage, des piétons curieux se rendent compte que c’est un mort que la voiture transporte à la vue des pieds inertes du cadavre qui balancent derrière.
Pour des familles plus démunies, elles se contentent des engins à deux roues comme la motocyclette et le pousse-pousse pour acheminer un parent décédé à domicile voir à la morgue ou au cimetière. Malgré l’existence d’un arrêté municipal obligeant la population à acheminer les dépouilles uniquement avec les corbillards de la Mairie de Bangui, les Banguissois continuent de transporter les corps selon la vielle tradition
Pour certains centrafricains interrogés, « la plupart des corbillards de la mairie ne fonctionnent plus tandis que la demande par jour est toujours croissante donc tout le monde ne peut pas avoir la pompe funèbre ».
Après les tracasseries liées au transport, les morts doivent encore être sujettes à des vols ou soustractions de quelques parties de leurs corps. Certaines personnes déterrent même le reste de leurs dernières demeures pour les dépouiller de tout. Depuis ces derniers temps dans la capitale centrafricaine, principalement au cimetière de Ndrèss à Bangui, la profanation des tombes est devenue monnaie courante.
Il faut dire que les morts ne se reposent presque plus en paix dans leurs lieux de repos à Bangui ».