L’opposition politique centrafricaine refuse d’être associée aux manifestations du 2 août dernier à Bangui. Elle renvoie la balle dans le camp du gouvernement qui a organisé le test de recrutement dans les Forces Armées Centrafricaines.
« Le Gouvernement devrait se garder de tenir l’opposition pour responsable des mécontentements du 2 août 2012». C’est en ces termes que le Rassemblement Démocratique Centrafricain a vivement réagit ce 6 août 2012 à ce qu’il qualifie d’une « accusation » de la part du ministère centrafricain de la Défense nationale.
Par la voix de son secrétaire général adjoint et porte-parole Blaise Fleury Hotto, le RDC a signifié à Radio Ndeke Luka que, « ce n’est pas l’opposition qui a décidé de ce recrutement, ce n’est pas l’opposition qui a fixé les conditions du recrutement et enfin, ce n’est pas l’opposition qui a délibéré les résultats de ce recrutement » ce 6 août.
La réaction de ce parti politique fait suite à la déclaration du Ministre Délégué à la Défense, Francis Bozizé qui, dans sa déclaration le 2 août à Bangui, a accusé l’opposition centrafricaine d’être à l’origine des manifestations qui ont valu la destruction de certains édifices publics et la libération de tous les prisonniers de la Maison d’Arrêt Ngaragba.
En se disculpant devant les centrafricains et l’opinion internationale, le RDC estime en passant que « le Gouvernement qui travaille aujourd’hui est en mal de gouvernance ; ça explique en partie cette déviation qui a été prise par le gouvernement et dont l’écho a été fait par le ministre délégué à la défense ».
Une autre réaction, c’est celle du Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections du 23 janvier 2011 (FARE). Dans un communiqué officiel publié dans les journaux locaux ce 8 août 2012, le FARE « rejette avec force l’accusation sans fondement du ministre Délégué à la Défense Nationale ».
Le Front a ensuite exigé que le ministère de la défense nationale puisse rendre public les statistiques sur le caractère national du recrutement dans l’armée. Le communiqué du FARE, signé par son coordonnateur M. Nicolas Tiangaye, « rend le Gouvernement seul responsable du déclenchement des émeutes du 2 août 2012 ».
Pendant que les politiques se rejettent la responsabilité, quelques 9 000 candidats attendent toujours que leur situations soit tirée au clair.