Le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Josué Binoua s’est présenté ce lundi 13 août 2012 dans les locaux de Radio Ndeke Luka pour une mise au point, afin de « parer à tout malentendu diplomatique » avec l’Union Européenne. A l’origine de cette mise au point, la réforme en cours du processus électoral.
Une heure auparavant, le ministre Binoua était dans les locaux de la radio nationale. Il avait exigé et obtenu d’intervenir en direct, pour lire la même mise au point dans la première édition du radio-journal. Une information que les confrères de Radio Centrafrique ont confirmée à Radio Ndeke Luka.
De quoi s’agit-il ?
Radio Ndeke Luka a pu consulter une correspondance signée de l’ambassadeur représentant l’UE à Bangui, sans toutefois être en mesure d’en garantir l’authenticité pour le moment. Dans cette correspondance, il est question d’une synthèse des discussions que l’UE et le BINUCA (Bureau Intégré des Nations Unies en Centrafrique) ont eues « avec l’ensemble des partis politiques concernés par le dialogue ainsi qu’avec la société civile ». Ceci « suite à l’initiative prise par le Chef de l’Etat de faire de la réforme du processus électoral le vecteur de la relance du dialogue politique en Centrafrique ».
La correspondance conclut ainsi : « je vous serai reconnaissant de bien vouloir marquer formellement votre accord sur les propositions de modalités du dialogue qu’elle contient ainsi que de nous communiquer huit noms de personnalités centrafricaines que vous estimez suffisamment indépendantes pour jouer le rôle de modérateurs/facilitateurs… Une réponse favorable de votre part au plus tard le 15 août 2012 nous obligerait ».
Dans sa mise au point, le ministre de l’administration souligne que l’objet du 3ième atelier du comité de concertation n’est autre que de « s’entendre sur l’organe de gestion des élections dans notre pays. Or, quel ne fut mon étonnement de lire que l’objet en serait de relancer le Dialogue Politique initié par Mr le Président de la République! Non, non, ne nous laissons pas confondre : le Dialogue Politique initié par le Président de la République est géré directement et exclusivement par lui. C’est en effet le Président de la République lui-même qui en définit la forme, qui en détermine le rythme, qui reçoit les nombreux protagonistes et qui en fixe l’objet. Tout cela n’ayant que de vagues et lointaines accointances avec le processus de révision du Code Electoral qui est avant tout, une activité technique ».
Le ministre Binoua se veut formel : Selon lui « aucune autorité centrafricaine n’a sollicité d’assistance pour l’élaboration de quelque méthode que ce soit en matière de révision de Code Electoral. Le Gouvernement est en mesure de financer sur fonds propres la tenue de ces assises s’il y a lieu ; et en matière d’appui technique, le Gouvernement entend se prononcer le moment venu…»