En République Centrafricaine, la journée Mondiale de l’aide humanitaire de l’année 2012 est célébrée en différée ce 22 août. Toutes les organisations humanitaires internationales et nationales œuvrant en Centrafrique sont réunies à Bangui pour célébrer cette journée mémorable baptisée « les hommes et les femmes au service de l’Humanité ».
Parmi les officiels conviés à cette occasion à l’Hôtel Ledger Plazza de Bangui, l’on remarque la présence de nombreux ambassadeurs européens et africains résidant à Bangui. Aussi, certains membres du gouvernement centrafricain entre autres, le ministre délégué à la défense, Francis Bozizé, le ministre de l’agriculture, Fidèle Gouandjika et le ministre de l’administration du territoire, Josué Binoua.
Le Premier ministre Faustin Touadera a présidé cette cérémonie officielle avec à ses côtés, le Coordonnateur des Humanitaires en République Centrafricaine, Modibo Toure et la Représentante des Nations-Unies en Centrafrique, Margaret Voght.
Dans son mot de bienvenue, Modibo Toure introduit que « les acteurs humanitaires internationaux et nationaux qui interviennent en Centrafrique sont plus que jamais déterminés à exprimer leur solidarité en vue de renouveler leurs engagements dans ce pays confrontés à de nombreuses difficultés. ». Il éclaircit plus tard que les journalistes centrafricains que « les aides financières que la RCA reçoit en matière humanitaire sont inférieures à celles reçues par des pays qui connaissent les mêmes difficultés ». Selon lui, « les autorités centrafricaines sont mieux placées pour mobiliser l’attention en allant devant les donateurs pour leur expliquer les réalités de la RCA ».
Les Nations Unies par la voix de sa représentante en RCA, Margaret Voght, reconnaissent et apprécient les différentes interventions humanitaires en République Centrafricaine en ces termes, « je saisies cette occasion pour encourager les acteurs humanitaires travaillant dans le pays à rester déterminés…à poursuivre leurs actions au service de l’humanité, là où le besoin se fait sentir». Elle incite en outre ces ONG à agir malgré certains obstacles qui se présentent souvent devant eux en rappelant que « chaque année, des violences, des enlèvements et des attaques sont perpétrés contre les acteurs humanitaires et malheureusement, la RCA n’est pas épargnée, comme constaté ces dernières années »
Pour le Premier ministre Faustin Touadera, le Gouvernement va faciliter les actions de ces ONG dont les actions sont basées sur les mots «humanisme et impartialité ». Selon lui, la plupart des agents humanitaires en Centrafrique en font preuve, et « c’est ce que la République Centrafricaine attend d’eux », a-t-il conclut.
Le représentant des ONG humanitaires en Centrafrique, Martin Chapelet, signale tout de même que les tâches ne leur sont pas si faciles que le croient beaucoup de personnes. Elles sont le plus souvent confrontées aux contraintes qui influencent leurs interventions dans certaines zones de la RCA à cause de «la dégradation des routes rendant certaines interventions difficiles ainsi que des difficultés logistiques pour acheminer certains produits ou vivres aux nécessiteux ».
Emmanuel Koudoubada qui est le représentant des ONG centrafricaines, reconnait quant à lui qu’ « en travaillant aux côtés des ONG internationales, nous apprenons beaucoup d’eux et ils nous servent de tremplin. Les ONG locales se forment en vue de travailler de manière efficace à l’exemple des ONG internationales ».
Au cours d’une conférence de presse organisée au cours de la même cérémonie, ces ONG sollicitent vivement l’appui constant des médias afin de relayer avec exactitude les travaux accomplis dans le cadre humanitaire en RCA.
La meilleure nouvelle de cette journée mémorable est celle que révèle, le Chef de service de l’ONG OCHA, Magali Carpy Batoulou, qui déclare qu’à l’aide d’un avion loué et d’un hélicoptère militaire « les largages de vivres d’environs 340 tonnes pour nourrir 11 personnes dans la Préfecture de la Vakaga très touchée par la crise alimentaire ont commencé depuis ce 20 août 2012 ».
L’assistance de ces ONG en République est très cruciale et salvatrice vue la vulnérabilité de la population touchée par des crises politico militaires, des catastrophes naturelles et une insécurité alimentaire sans précédente.
Tout est bien coloré mais l’on peut se demander toutefois: que deviendra la Centrafrique sans la prompte assistance des ONG humanitaires intervenants sur son territoire?