Environ 26 ménages se sont retrouvés ce 22 septembre 2012 dans la rue suite à un déguerpissement effectué vendredi dernier par des éléments de l’Office Central de Répression du Banditisme (OCRB) de Centre-ville. Il s’agit des occupants traditionnels du village Laurent-Bois sis à N’Zila au PK10 route de M’Baïki (sud), mis en cause dans une affaire d’occupation de parcelles appartenant au Colonel Amadou Yalo Danzoumi.
Ce déguerpissement le 2ème du genre a fait couler de l’encre et de la salive : les occupants, en colère ont dénoncé un abus d’autorité de la part de cet officier des Forces Armées Centrafricaines (FACA).
L’affaire remonte en 2009 lorsque le Colonel Danzoumi a acquis ces parcelles auprès des Ndayen Fils. Les victimes qui se réclament des occupants traditionnels du site ont estimé que c’est de manière illégale qu’ils ont été expulsés.
Selon Pierre Mayoka, une des victimes interrogée par Radio Ndeke Luka, « ce déguerpissement a été une surprise. Toute sa famille a été mise à la belle étoile par la Police, bien qu’elle ait occupé ce site depuis plusieurs années. Le Colonel n’a pas obtempéré à la décision de la Justice. Car, l’affaire y suit encore son cours ».
Interrogé sur l’affaire, le Conseil des victimes, Maitre Hyacinthe Gbiégba a attesté qu’ « une demande en annulation partielle de l’Arrêté d’affectation du lot a été introduite auprès du Tribunal Administratif qui n’a pas encore rendu son jugement. Et donc, l’affaire suit son cours au niveau de la Justice ».
Quant à l’Acquéreur du site le Colonel Danzoumi, il dit n’ « appliquer que la décision de la Justice. Selon lui, c’est à l’issue d’une audience civile et commerciale en juin 2011 qu’il a été validé par la Cour d’Appel de Bangui comme l’acquéreur légal de cette propriété. Une 1ère assignation en référé notifiée en mars 2009 aux victimes pour déguerpir les lieux, n’a pas été respectée. C’est ainsi que suite à une seconde plainte, l’Agent d’exécution a donc décidé de les faire expulser par la police en date du 21 septembre 2012. Ce qui a été fait ».
Toutefois, contrairement aux occupants traditionnels, l’acquéreur a, en sa possession, tous les documents domaniaux y afférents.