La RCA est un pays francophone, qui depuis 1992, possède deux langues officielles, le français et le sango. Cette dernière s’est imposée comme un moyen de communication interethnique et s’est imposée comme un facteur d’unité nationale voire comme un symbole de la « centrafricanité ». Il est d’ailleurs bon de rappeler que le sango s’est répandu au détriment de près de 120 parlers recensés dans le pays. Les plus connus sont le banda du Sud, le banda-banda, le bokoto, le gbanou, le gbaya du Nord-Ouest, le gbaya du Sud-Ouest, le gbaya de Bosangoa, le kaba, le karré, le manza, le mbati, le ngbaka ma’bo, le pana, le yakoma, le zandé.
L’OIF (organisation internationale d de la Francophonie dont le XIVième sommet s’ouvre ce samedi 13 octobre 2012 à Kinshasa (RDC) a conçu un programme dénommé « Pacte linguistique » pour une cohabitation du français, souvent langue officielle dans la plupart des pays membres, et des langues nationales. Mais comment faire cohabiter deux langues officielles, l’une venant du colonisateur, l’autre étant la langue autochtone ? C’est la situation vécue en Centrafrique.
Aujourd’hui, les responsables de la francophonie sentent le danger de voir se répandre un français « dialectalisé ». C’est-à-dire une langue fabriquée sur une base du français, mais à laquelle se greffent un certain nombre de mots provenant des langues locales, modifiés, tronqués, associés parfois à des éléments d’une autre langue, dérivés, composés, changés de signification.
Ailleurs on l’appelle français populaire. En Centrafrique, il existe aussi une variété non standard du français appelé « garafango ». Les linguistes l’étudient sous le nom de « fransango » et la décrivent comme un « compromis créolisé »
Dans le parler populaire en effet, on remarque des phrases construites en sango mais avec insertion de mots français : bon, parce que, alors, c’est pourquoi, d’ailleurs, enfin. Dans ces cas il s’agit de l’emprunt d’un mot, mais parfois il est question d’une phrase entière.
L’autre particularité du fransango peut se résumer par une boutade : « s’en fout-la-grammaire ». C’est le cas notamment avec les locuteurs qui ont appris le français par contact et ignorent tout de l’orthographe, du genre, de la conjugaison et de la grammaire. Ils ne retiennent que les sons.
Que faire ? Parce que a yéké grave. Faut-il traduire ?