Le président centrafricain François Bozizé invite les populations des villes occupées par les rebelles à contrer la Séléka. Il vient ce 27 décembre 2012 de s’adresser à la nation, exclusivement, en langue nationale. C’est sa première sortie en public depuis le début des hostilités déclenchées par cette coalition rebelle.
C’est au cours d’une marche de protestation organisée par la Coalition Citoyenne d’Opposition aux Rébellions Armées COCORA, ce jour, que le Président centrafricain a invité les centrafricains à combattre la coalition Séléka avec des armes blanches. Ladite marche a mobilisé des milliers de personnes (jeunes en majorité) venues de tous les arrondissements de Bangui.
Ce jeudi matin sur la place de la République, au cœur de Bangui, le président François Bozizé a exhorté les jeunes à défendre la patrie. « Nous n’allons pas nous laisser faire », a expliqué le chef de l’Etat aux jeunes. « Mettez sur pied des comités de vigilance, sortez vos arcs et vos flèches pour surveiller la capitale, notamment la nuit » a-t-il ajouté.
François Bozizé, dans son adresse, a réitéré sa disponibilité formelle au dialogue. Ceci depuis sa prise de pour en mars 2003. « Le dialogue a toujours été mon cheval de bataille depuis mon accession à la Magistrature suprême en Centrafrique » a martelé François Bozizé.
Il a aussi stigmatisé, sans les nommer, les pays et les puissances invisibles qui, selon lui, seraient derrière la coalition Séléka qui menace actuellement son pouvoir. « Je n’ai rien compris aux agitations des rebelles qui ne sont pas des centrafricains de souche, mais qui empêchent les véritables fils de ce pays d’avoir le sommeil. Pour moi, ce sont des individus qui sont manipulés par une main extérieure, rêvant d’exploiter le sous-sol centrafricain si riche. Ils veulent seulement nous empêcher de profiter de notre pétrole, de notre diamant, de notre uranium, de notre or qui inondent le sous-sol centrafricain », poursuit-il toujours en langue nationale le sango.
Au sujet de la Constitution, le Président centrafricain a dans son discours nié avoir muri l’idée d’un tripatouillage constitutionnel. « Je n’ai jamais eu l’intention d’apporter une quelconque modification que ce soit à la Constitution. la Constitution est l’émanation du peuple, et donc il revient au peuple de décider de sa modification ou non », a-t-il martelé.
De plus, il a invité la jeunesse COCORA à faire des fouilles dans certaines concessions privées de la capitale (appartenant notamment à des sujets musulmans, selon ses termes) afin de démasquer ceux qui sont de connivence avec les rebelles et les conduire à la gendarmerie ou dans les commissariats.
François Bozizé conclut en invitant le peuple à faire confiance en lui, à son gouvernement et, à son armée et, de ne pas céder aux pressions des manipulateurs.
Il ne s’est pas également empêché de condamner les débordements constatés lors des différentes marches organisées à Bangui le 26 décembre pour dire non aux actions de la rébellion en Centrafrique.
Cependant, le Président Bozizé ne s’est nullement prononcé sur les conditions de vies des populations résidant les villes occupées par les rebelles.
La mission diplomatique de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) est à Bangui. Les négociateurs dépêchés au chevet de la République centrafricaine devraient se mettre au travail immédiatement. François Bozizé, ainsi que la coalition Séléka, sont ouverts au dialogue. Reste à en définir les contours et les modalités, ce sera le travail de cette mission.