Bozizé fait porter la responsabilité de la crise sécuritaire aux centrafricains et dresse un bilan positif de l’année 2012

Bozizé fait porter la responsabilité de la crise sécuritaire aux centrafricains et dresse un bilan positif de l’année 2012

«Ce qui est arrivé à la République Centrafricaine, c’est de la responsabilité des centrafricains. Cela s’est passé parce que les centrafricains ne sont pas unis et solidaires comme le veut  la devise de leur pays chère au président fondateur Barthélémy Boganda ». Déclaration faite le 31 décembre 2012, par le président de la République Centrafricaine François Bozizé à l’occasion du nouvel an.

Ce discours intervient au moment où le pays traverse une crise sécuritaire sans précédente. Une crise provoquée par la conquête de 10 villes du pays par les rebelles de la coalition de la Séléka. Une rébellion qui revendique l’application des accords de paix signés avec Bangui en 2007-2008 à Libreville au Gabon.

Dans son adresse, le président de la République a fait le bilan de ses réalisations de l’année écoulée notamment « les négociations entreprises avec les partenaires au développement tels que le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale et bien d’autres. Le financement des travaux de réhabilitation de l’usine hydroélectrique de Boali III par la Chine, sans oublier la mise en place des Conseils Spéciaux qui ont permis la bonne marche des  entreprises, sociétés et offices d’Etat. Il a affirmé que le pays s’est lancé dans l’exploitation de ses ressources minières. Pour illustration, il a évoqué la construction de la cimenterie dont les travaux du génie civil sont déjà achevés ».

D’après François Bozizé, avec le lancement des travaux d’exploitation du pétrole à Bouramata (nord), l’ « espoir était entrain de renaître pour la nouvelle année. Malheureusement les diables du pays se sont réveillés et se sont levés pour mettre les populations dans une guerre fratricide ». Pour François Bozizé, «  le pays est à ce jour divisé en 2 parties. Une partie occupée par les Ndjadjawides et une autre par les centrafricains eux-mêmes ». Il a rappelé « qu’il a toujours attiré l’attention de l’armée sur la question de discipline, de son abnégation régalienne dans la mission de protection de la population. Il n’a jamais été entendu par ses frères d’armes. Conséquence : les populations souffrent et errent à ce jour dans la brousse par manque de leur protection par l’armée. Bozizé a reconnu que « n’eût été la présence des soldats tchadiens, la ville de Bangui serait réduite en cendres ». Pour cela, il a remercié l’armée de ce voisin et son homologue Idriss Déby Itno.

A propos des négociations avec la coalition des rebelles de la Séléka, François Bozizé s’est dit « prêt à se rendre à Libreville au Gabon. Une manière de passer en revue les accords signés en 2008 dans ce pays et les recommandations du Dialogue Politique Inclusif de la même année tenu à Bangui.  Bozizé pense que  les termes desdits accords et dialogue ont été exécutés. Il a cité en exemple,  le retour dans leur pays des exilés politiques,  la loi d’amnistie voire la nomination dans son gouvernement de certains leaders politiques de l’Opposition volontaires ».

S’agissant de la question du processus du Désarment Démobilisation (DDR), le Chef de l’Etat a indiqué qu’ « il y’a eu des avancées significatives malgré que le pays n’ait pas bénéficié des subventions conséquentes de la part de ses partenaires. Pour lui, on aurait dû démarrer ce processus en ce début de la saison sèche, malheureusement les regains d’hostilités ont tout bouleversé ».

Au sujet de la modification de la Constitution, François Bozizé  a réitéré qu’il « est démocrate et respecte cette Constitution qui  limite le mandat présidentiel à 2. Sur cette base, il ne sera pas candidat à la présidentielle de 2016. Il a apprécié à sa juste valeur l’avancée de la démocratie dans son pays avec une justice indépendante, une presse libre, pas de prisonniers politiques et les droits de l’Homme respectés. En priant ses adversaires politiques et ses détracteurs de le laisser finir son mandat qui court encore, l’homme du 15 mars a mentionné qu’il a toujours privilégié l’ouverture depuis qu’il est arrivé au pouvoir. Ce dernier a justifié son ouverture par l’intégration des leaders de tous bords dans son gouvernement ».

Pour Bozizé, s’il y’a des compétences dans le pays, il est prêt à leur confier des responsabilités. Sur cette question il affirmé avoir « demandé à Henri Pouzère, président de la plate forme « Sauvons la Centrafrique » de venir dans le gouvernement, mais ce dernier a refusé. Il en est de même pour Martin Ziguélé, président du Mouvement de libération du Peuple Centrafricain (MLPC). Le principal opposant du pays a été contacté pour le poste du Commissaire de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) en lieu et place de Jean-Serge Wafio. Une offre déclinée par Martin Ziguélé. De ce fait, le président de la République a souligné qu’il ne peut que travailler avec les volontaires ».

François Bozizé a conclu son adresse par le pardon adressé aux populations des zones occupées par les rebelles de la Séléka notamment la Haute Kotto la Ouaka, la Kémo (centre-est) la Nana Gribizi, le Bamingui Bangoran (nord).