Le président de la République Centrafricaine François Bozizé vient de prendre les commandes du ministère de la Défense nationale. Il a remplacé à ce poste son propre fils Jean-Françis Bozizé qu’il a limogé le 2 janvier 2013 par décret. Le décret en question a été rendu public sur les ondes de la Radio Nationale. Radio Ndeke Luka n’a pas pu saisir son contenu. De ce fait, il a été difficile de préciser le motif exact de ce limogeage.
Une chose est sûre, ce limogeage est intervenu au moment où la coalition des rebelles de la Séléka a occupé sans grande résistance, une dizaine de villes de la République Centrafricaine. Ces rebelles sont d’ailleurs à ce jour à 186 kilomètres au Nord de Bangui capitale de ce pays.
Cette décision du président de la République n’a pas seulement concerné son fils. Le le Général Guillaume Lapo, chef d’Etat-major des Forces Armées Centrafricaines (FACA) en a aussi fait les frais.
Dans l’un des 4 décrets pris, le Chef de l’Etat a nommé le Général Bémakassoui au poste du directeur de Cabinet de la Défense nationale.
Pendant que François Bozizé a frappé dans son camp, la Force Multinationale de l’Afrique Centrale (FOMAC) a renforcé sa présence à Damara (75 kilomètres de Bangui. Cette ville désormais considérée comme une « ligne rouge à ne pas franchir par la rébellion de la Séléka». Il s’agit des troupes gabonaises.
Sur le terrain, la rébellion qui a écarté l’idée d’un assaut sur Bangui, s’est dite d’accord pour les négociations de Libreville. Selon un de ses porte-paroles interrogé sur une chaine internationale, « le principal point de revendication de la Séléka demeurera la négociation du départ du pouvoir de François Bozizé. Une manière de prendre soin de lui et ses biens ».
En réaction à une déclaration, l’ancien ministre de la Communication et actuel porte- parole de la Majorité Présidentielle, Cyriaque Gonda, a indiqué qu’ « il est hors de question de demander à l’homme du 15 mars de céder son fauteuil. Ce dernier a ouvert plusieurs brèches notamment sa non participation à la présidentielle de 2016 et un gouvernement d’union Nationale ».
Il est à noter que dans les villes abandonnées par Séléka, la situation sécuritaire reste précaire. A titre d’exemple, les victimes de l’incendie de la station Totale de Kaga Bandoro (nord) traverse à ce jour des moments difficiles. Un incendie occasionné par le vol des produits pétroliers par Séléka. A ce jour, au moins 14 personnes brûlées suivent encore des soins à l’hôpital de la ville.
« Les plaies ouvertes pour la plupart des cas, sont pansées traditionnellement. Les personnes grièvement blessées restent difficilement identifiables et respirent péniblement dans une position immobile », ont indiqué des sources concordantes.
Toujours à propos de cette ville, les rebelles l’ont quitté depuis lundi pour Sibut. Une accalmie y règne depuis maintenant 4 jours. Les magasins et le marché ont rouvert. Une partie des personnes déplacées pour le camp de la Mission de la Consolidation de la Paix (MICOPAX) ont regagné leur domicile.
D’après les témoignages, « une dizaine d’éléments de Séléka ont fait défection à Dékoa et sont repartis à Kaga Bandoro (nord). Ils n’ont pas d’armes mais ont combattu avec des machettes. Certains éléments de Baba Ladé restés encore en Centrafrique sont reconnus parmi les rebelles. Ils ont un objectif, voler les troupeaux de bœufs pour revendre à l’étranger ».
Cette situation insécuritaire n’a pas épargné la ville de Bangui. Un mouvement massif des centrafricains vers Zongo, une ville de la République Démocratique du Congo, a été enregistré.