La rencontre des acteurs de la vie politique centrafricaine conviés aux pourparlers de Libreville se précise davantage. Une délégation de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) conduite par le General Garcia est attendue ce dimanche 6 janvier à Bria (centre-est). Elle va retrouver les leaders de la coalition Séléka en attente de l’embarquement pour Libreville via N’Djamena.
La nouvelle a été rendue publique par des sources de la CEEAC. « Si tout se passe bien, c’est donc ce dimanche que les militaro-politiques vont arriver à Libreville », a indiqué cette source. « Même son de cloche pour la délégation gouvernementale qui, quand à elle, quittera Bangui le 7 janvier 2013 », selon une source proche du Gouvernement.
L’opposition démocratique se dit prête elle aussi. La liste des leaders devant partir à Libreville est déjà disponible. Ceux-ci sont porteurs d’un mémorandum qui essaie de retracer les causes de la crise. Mais il n’y a pas que le mémorandum, il y a aussi une proposition de sortie de crise, a expliqué Me Nicolas Tiangaye, chef de file de l’opposition centrafricaine.
A propos justement du pouvoir de Bangui, l’Etat a préconisé prélever sur son budget pour inviter en qualité d’observateurs quelques représentants de la société civile et de la jeunesse.
Au total, c’est une liste de 45 personnes qui a été arrêtées par la CEEAC en raison de 15 personnes par entité pouvoirs publics, opposition démocratique, opposition armée.
Toutefois, la société civile, par la voix de Fulgence Zéneth coordonnateur de l’Observatoire National des Elections (ONE) est montée au créneau pour dénoncer la proposition du Gouvernement visant à l’inviter en tant qu’observatrice.
Selon lui, « ce statut d’observateur accoré à la dernière minute à la Société civile constitue un regret. D’ailleurs, ce sont les 3 groupes notamment le pouvoir, l’Opposition armée et l’Opposition politique qui ont rendu la population « esclave ». Ils vont se retrouver pour ne discuter que poste, partage du gâteau et ignorer les vraies préoccupations de la population ».
A titre d’illustration, a martelé Fulgence Zéneth, « à la sortie du Dialogue Politique Inclusif de 2008, sur 116 recommandations, il y avait une seule dédiée aux victimes. Il a été question d’identifier et de les indemniser. A ce jour, aucune victime n’a reçu un seul centime comme prévu ».
La Société civile s’est aussi inquiétée des conditions de préparation de cette rencontre de Libreville : « pas d’agenda précis, date imprécise. Une situation qui risque de faire de ces négociations un « fiasco) ».
Le Patronat et les Syndicats des Travailleurs sortent de leur réserve et ont condamné fermement toute action tendant à prendre le pouvoir de l’Etat par la force.
Lors d’une réunion tenue le vendredi dernier, ils ont « dénoncé les exactions commises dans les différentes villes occupées par la coalition Séléka ainsi que les arrestations arbitraires et les sévices perpétrées dans la ville de Bangui sur certaines catégories de population par les agents des forces de l’ordre. Ils ont exprimé leur surprise devant la restriction du cadre de résolution de cette crise qui ne privilégie le dialogue qu’entre les belligérants excluant de fait, les partenaires sociaux ».
Aux dernières nouvelles, le député et Général Bernard Ouandé vient d’être nommé par le Chef de l’Etat François Bozizé, chef d’Etat-major. Il remplace à ce poste Jean-Fancis Bozizé limogé le week-end dernier. Un limogeage lié certainement à l’avancée rapide de la coalition de la Séléka avec la conquête de plus de 10 villes du pays.
Le Général Ouandé, proche du président de la République prend les commandes des Forces Armées Centrafricaines (FACA), après qu’il ait dirigé le ministère de la sécurité publique.