Veille des pourparlers de Libreville, les rebelles à 12 kms de Damara

Veille des pourparlers de Libreville, les rebelles à 12 kms de Damara

Les différentes délégations centrafricaines, conviées pour les négociations de sortie de crise prévues pour le 8 janvier 2013, sont attendues ce lundi au Gabon. Le pouvoir, l’Opposition politique et l’Opposition armée sont sur la ligne de départ. Les rebelles, eux, quittent de l’intérieur du pays, via le Tchad. Le vol était prévu initialement dimanche dernier, mais a été retardé pour des raisons techniques.

Au moment où toutes les attentes sont portées sur le dialogue, les rebelles de la coalition Séléka ont avancé leur position jusqu’à 12 kilomètres de Damara (75 kilomètres nord de Bangui). Cette ville de Damara a été  déclarée « la ligne rouge à ne pas franchir par les rebelles » par la CEEAC. Franchir cette ligne rouge sera considéré comme une déclaration de guerre à tous les pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC).

L’information de cette avancée des rebelles a été donnée sur une chaine internationale par le ministre porte parole du gouvernement Josué Binoua. Selon le membre du gouvernement, même s’il n’y a pas d’affrontements, cette avancée constitue une inquiétude à la veille de l’ouverture des pourparlers de Libreville.

Au total, 45 personnes sont autorisées par la CEEAC à prendre part à ce dialogue. Un quota de 15 participants a été accordé à chaque entité, soit 15 membres par délégation en dehors des observateurs (Société civile et la jeunesse).

La progression de la Séléka fait suite à la conquête, le week-end dernier, des villes de Alindao et Kouango dans la préfecture de la Basse-Kotto (est). Une panique s’est emparée des populations des villes environnantes, notamment de celle de Mobaye, qui ont fui la ville.

Pendant que toutes les délégations s’activent pour le Gabon, la famille des communicateurs est frappée d’un deuil lié à cette crise. Il s’agit du décès de Elisabeth Blanche Olofio, journaliste à  Radio Bé Oko de Bambari (centre-est). Elle a été tuée par les rebelles à Bambari. A ce jour, il est difficile d’avoir les nouvelles des autres journalistes de cette radio.

L’Association des Radio Communautaires de Centrafrique qui a rendu publique l’information ce lundi a profité de l’occasion pour adresser, au nom de la profession, les condoléances à la famille de cette disparue.

Toujours au sujet de cette crise, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) a dénoncé l’enrôlement des enfants soldats par les rebelles et les milices progouvernementales. Elle a estimé à au moins 2500, le nombre d’enfants recrutés par les groupes armés en décembre 2012 et a précisé que le nombre s’accroit considérablement.

Selon l’organisation, plus de 300 000 jeunes Centrafricains sont affectés par les violences liées à l’offensive rebelle du dernier mois, ce qui les rend plus vulnérables au recrutement.