« Je m’engage à respecter les recommandations issues des pourparlers de Libreville sur la crise centrafricaine. Il n’y aura plus de querelles, plus de division au sein de la classe politique centrafricaine, prônons la paix ». C’est en ces termes que le président de la République Centrafricaine François Bozizé s’est exprimé le 11 janvier à la place de la République à Bangui. Il s’est ainsi adressé dans la soirée, à une immense foule venue l’attendre à son retour du Gabon.
Selon le Président de la République, « des grandes décisions ont été prises à Libreville par les Dirigeants de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) en faveur d’une paix dans le pays. L’urgence, c’est la mise en place d’un gouvernement d’Union nationale dirigée par l’Opposition démocratique. Dès que tous les acteurs seront à Bangui, chaque entité proposera 2 noms pour le choix du Premier ministre. L’’actuel gouvernement sera dissout dans un bref délai ».
Au sujet de la dissolution de l’Assemblée Nationale, François Bozizé a indiqué « que ce geste politique sera fait dans un an comme prévu au Gabon. Il pourrait peut-être avoir un report et il n’ya pas à s’inquiéter à ce sujet ».
Pour la population de la République Centrafricaine, « je reste toujours son président jusqu’en 2016 si Dieu le veut. Mon objectif demeure le même : aider les centrafricains à vivre dans de bonnes conditions, a mentionné le président de la République ».
« Le mot d’ordre à ce jour, c’est la paix, rien que la paix. Nous nous sommes battus pour nos ressources minières notamment le ciment, l’uranium, et le pétrole. Nous inviterons les chinois à venir exploiter notre pétrole pour le bonheur de tous », a-t-il ajouté.
A propos de ce mot d’ordre qu’est la paix, certains banguissois qui ont pris d’assaut les principales artères de la ville à l’arrivée du Chef de l’Etat, ont partagé sur Radio Ndeke Luka la même opinion que le Chef de l’Etat. « Nous sommes heureux du dénouement pacifique des pourparlers du Gabon. Notre seul souci, c’est de voir notre pays redécoller. C’est à ce prix que nous pourrons aspirer à un développement durable, ont précisé d’autres ».
La réaction sur les derniers accords de Libreville ne s’est pas fait attendre du côté Commission Episcopale Justice et Paix. Par la voix de maître Mathias Morouba, vice président de cette entité religieuse, « l’accord de cessez-le-feu mérite d’être salué. L’essentiel à ce jour est que le pays et les zones occupées reprennent leurs activités quotidiennes. A ce titre, il faut revenir à l’ordre légal : ceux qui sont autorisés à porter les armes, les tiennent et les autres non concernés doivent les déposer à la poudrière, pour une paix durable. Nos frontières sont perméables. Si nous ne faisons pas attention, nous risquons de retourner à la case départ ».
Il est noté que d’autres des points essentiels issus des pourparlers du Gabon ont été le retrait des toutes les Forces étrangères du pays à l’exception de la FOMAC et le cessez-le-feu accepté par les rebelles de la coalition Séléka. Séléka qui, au cours des discussions avait exigé le départ de François Bozizé du pouvoir.
Aux dernières nouvelles, François Bozizé vient de limoger le Premier ministre Faustin Archange Touadera. Le décret a été lu ce samedi sur les ondes de la Radio nationale. Le même décret a dissout le gouvernement de Touadera III.