Alors que les centrafricains attendent toujours ce 13 janvier 2013, la nomination d’un nouveau Premier ministre issu de l’Opposition politique, les réactions fusent de partout. Il s’agit des réactions pour saluer le dénouement pacifique de la crise centrafricaine intervenue au Gabon il y’a 3 jours.
D’abord c’est l’Union européenne qui s’est félicitée vendredi dernier de la signature d’un accord de cessez-le-feu entre les belligérants centrafricains, sous l’égide des chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC). Lequel accord vise à mettre fin à l’instabilité que connaît actuellement la République Centrafricaine.
Le porte-parole de Madame Catherine Ashton, Haute Représentante de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a invité les signataires à « respecter entièrement et de bonne foi l’accord auquel ils ont souscrit et à le mettre en œuvre sans délai. Il est essentiel que tous les signataires s’engagent à assurer la sécurité des populations concernées ».
Il a souligné qu’un tel accord a été « un premier pas vers une sortie de crise. La normalisation et la stabilisation du pays à plus long terme nécessitent, pour être durables, que les causes sous-jacentes à l’émergence de conflits récurrents en Centrafrique soient traitées de manière consensuelle par l’ensemble des parties prenantes et que des réponses adéquates y soient apportées ».
Depuis le 10 décembre dernier, a-t-il précisé, la coalition Séléka a pris les armes dans le nord de la Centrafrique contre le président François Bozizé. Les rebelles ont conquis de nombreuses villes sur leur route vers la capitale Bangui. Elle « a accusé François Bozizé de ne pas respecter les accords de 2007 et 2011 signés entre le gouvernement et les groupes de la rébellion ».
L’autre réaction a été celle de l’Ambassadeur des Etats Unis d’Amérique Laurence Wohlers. Pour lui, « beaucoup reste à faire après le consensus dégagé à Libreville lors du dialogue inter-centrafricain. Il s’est dit très impressionné par les discussions tant bien même âpres et qui se sont soldées par un accord accepté de tous. Ce qui est important à ce jour c’est la formation de ce nouveau gouvernement qui doit prendre en compte toutes les composantes du pays comme l’indique l’accord de Libreville pour une sortie véritable de crise en République Centrafricaine ».
La présidente de la Commission de l’Union Africaine, Docteur Nkosazana Dlamini Zuma, n’a pas été du reste. Elle a aussi salué l’accord politique de sortie de crise, le cessez-le-feu et la déclaration de principes signés à Libreville. Elle a félicité toutes les parties centrafricaines pour « leur sens du compromis et souligné la nécessité pour elles d’assurer la mise en œuvre scrupuleuse et de bonne foi des engagements pris ».
Elle a exprimé la gratitude de l’UA aux dirigeants de la CEEAC pour « les efforts prompts et soutenus qu’ils ont déployés, afin de stabiliser la situation en RCA et de faire aboutir les négociations ».
La présidente a remercié particulièrement les présidents « Idriss Déby Itno du Tchad, président en exercice de la CEEAC, Ali Bongo Odimba du Gabon et Denis Sassou Nguessou du Congo-Brazzaville, pour leur rôle central dans la crise centrafricaine ».
Docteur Nkosazana Dlamini Zuma, a exprimé « la reconnaissance de l’UA aux Nations –Unies pour l’appui logistique fourni en vue de faciliter la tenue des négociations. Elle a exhorté tous les partenaires de la RCA à apporter leur plein soutien à la mise en œuvre de l’accord politique et du cessez-le-feu ».
Au nombre des réactions s’est ajoutée celle de la Mouvance Ange Félix Patassé. Elle s’est d’abord réjouit de ces « grandes décisions favorables au peuple centrafricain. Mais la Mouvance a dénoncé le choix de maitre Nicolas Tiangaye, comme le leader de l’ensemble de l’Opposition démocratique centrafricaine ».
Selon La mouvance Ange Félix Patassé, « la place du leader de l’opposition revient toujours au candidat qui arrive après le vainqueur d’une élection ou le parti de l’opposition qui a le plus de députés à l’Assemblée nationale ».
De son côté, le mouvement Kodro Oko basé en France a pensé que « les pourparlers de Libreville n’ont pas résolu le problème du pays. Il a estimé qu’il s’agit d’un simple partage de gâteau entre pouvoir, rébellion et opposition démocratique au détriment du peuple centrafricain, victime des atrocités. Le mouvement Kodro Oko a proposé que le problème soit traité à la racine et que des dispositions soient prises pour des éventuels regains d’hostilités ».