Madame Margaret Voght, représentante Spéciale des Nations Unies en Centrafrique, a invité lundi dernier les Nations Unies à remettre la République Centrafricaine sur les rails. La Cheffe du Bureau Intégré des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix en République Centrafricaine (BINUCA) l’a signifié dans son exposé devant le Conseil de Sécurité.
Mme Vogt a insisté sur « la nécessité d’établir un dialogue global, portant sur toutes les difficultés qui touchent le pays ». Selon elle, « « La République centrafricaine est un peu l’orpheline de l’aide internationale ». Elle a, de ce fait, exhorté la communauté internationale à renforcer cette aide pour ce pays en proie à l’insécurité ».
La cheffe du BINUCA a espéré que « les accords signés à Libreville seraient appliqués. Elle a demandé une participation politique ferme sur le terrain en ce qui concerne le désarmement, la démobilisation et la réintégration (DDR). Mme Voght a recommandé que le BINUCA procède à une évaluation stratégique pour redéfinir ses besoins, en appelant la communauté internationale à s’impliquer davantage, notamment sur le plan financier. Elle a insisté pour que des capacités civiles soient déployées à cet effet ».
Le dernier point exposé par Margaret Voght a porté sur les violences sexuelles commises en période de conflits. Pour elle, « c’est en réglant les problèmes de sécurité que pourront prendre fin les violences sexuelles dans le pays ».
L’autre action humanitaire, en faveur de ce pays en cette période de crise, a été celle du Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR). Dans un communiqué publié le 11 janvier dernier, le HCR s’est dit « mobilisé dans l’intérêt des réfugiés et des personnes déplacées par la crise centrafricaine. Sa cible concerne les victimes des récents combats dans le nord et l’est de la République centrafricaine, l’un des pays les plus pauvres et déshérités au monde ».
Adrian Edwards, porte-parole de HCR à Genève, a indiqué « leur conviction que les civils sont confrontés à des conditions de vie désastreuses et qu’ils ont besoin d’une aide d’urgence susceptible de sauver des vies humaines».
Selon lui, le HCR a reçu des informations selon lesquelles « des milliers de personnes ont été déplacées au nord et à l’est du pays depuis l’offensive menée par les rebelles Séléka entamée il y a un mois. Environ 800 000 personnes vivaient dans les zones affectées, lorsque la crise actuelle s’est déclenchée ».
Le HCR dit avoir « enregistré 286 réfugiés centrafricains dans la région du Nord-Oubangui dans la province de l’Equateur en République démocratique du Congo. Il a vérifié auprès des sources dignes de foi que des Centrafricains se seraient également réfugiés au sud du Tchad ».
En plus des Centrafricains, Adrian Edwards a évoqué la situation « des réfugiés originaires du Soudan du Sud, du Tchad ou de la République démocratique du Congo, qui vivent dans des conditions difficiles et qui ont aussi besoin d’aide ».
Le porte-parole du HCR a affirmé par ailleurs « le retard dans les distributions alimentaires aux réfugiés de Bambari (centre-est), Zémio (est) et Batalimo (sud). La raison est que plusieurs entrepôts du Programme Alimentaire (PAM) à Bria, Bambari et Kaga Bandoro (nord) ont été pillés. D’où une solution rapide pour reprendre les distributions alimentaires ».
Les centrafricains attendent toujours ce 15 janvier 2013, la nomination d’un nouveau Premier ministre qui doit être issu de l’Opposition démocratique. C’est l’une des conclusions des pourparlers de Libreville en vue de mettre fin à la crise récente en Centrafrique. Une réunion technique se tient à cet effet au Congo Brazzaville, sous la présidence de Denis Sassou Nguesso, Médiateur de la crise.