Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie (OIF), s’est félicité ce 19 janvier de la désignation de Nicolas Tiangaye en qualité de Premier ministre de transition. Une nomination qui, selon l’OIF constitue désormais « une étape majeure de la mise en œuvre de l’Accord politique de sortie de crise, du cessez-le-feu et de la Déclaration de principes conclus le 11 janvier 2013 à Libreville par le Gouvernement centrafricain, l’opposition démocratique, les mouvements politico-militaires et la coalition Séléka ».
Une manière de trouver une solution durable à la crise politique et sécuritaire que traverse la République centrafricaine depuis décembre 2012. La crise bien sûr liée à la conquête de plus d’une dizaine de villes du pays par Séléka.
Le Secrétaire général a « encouragé la communauté internationale à soutenir de manière concertée la mise en œuvre de cet Accord. Il a réaffirmé la disponibilité de l’OIF à accompagner, conformément aux dispositions pertinentes des Déclarations de Bamako et Saint-Boniface, l’ensemble des acteurs impliqués ».
« J’exhorte toutes les parties à appliquer loyalement cet Accord afin de permettre à la Centrafrique de s’installer définitivement dans la paix, condition incontournable pour la reconstruction de l’État de droit, de la démocratie, et la relance durable du développement », a déclaré Abdou Diouf.
Le Secrétaire général de la Francophonie a également félicité la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) pour « ses actions qui ont permis d’aboutir aux consensus portés par ces différents accords. Il a salué particulièrement les efforts des chefs d’Etat de la sous-région de l’Afrique centrale pour leur contribution significative au règlement de la crise centrafricaine ».
Abdou Diouf a aussi rappelé l’engagement de l’OIF à « poursuivre ses actions en faveur de l’approfondissement du dialogue politique et de la modernisation du système électoral en vue de la consolidation de la paix en République centrafricaine ».
Sur le terrain, notamment à Bangassou (est) et Mobaye (centre-est), les habitants continuent de vivre dans la psychose d’une éventuelle attaque des rebelles de Séléka. Après les attaques des villes de Kouango et Alindao (centre-est) début janvier par Séléka, ces populations s’attendent à une irruption dans leurs localités. Du coup, plusieurs personnes se sont déplacées vers les villages reculés. A Mobaye, une grande partie de la population s’est réfugiée en République Démocratique du Congo.
Du côté de Bangassou, bien que les rebelles n’aient pas encore atteint cette ville, l’alerte d’une éventuelle attaque devient croissante. Avec l’expérience des atrocités exercées dans la région par les éléments de l’Armée de Résistance du Seigneur de Joseph Kony, les habitants de cette localité sont dans une frayeur sans précédente. Les habitants des quartiers situés à l’entrée de la ville et ceux du centre ont fui vers ceux de l’est, afin de ne pas être attaqués dès l’arrivée de Séléka dans la ville. Des dispositions militaires seraient prises en cas d’attaque rebelle.