Le personnel contractuel du Complexe Pédiatrique de Bangui a cessé de travailler dans la matinée de lundi 11 mars 2013. Il observe une grève de 8 jours pour revendiquer du gouvernement le paiement de leurs 4 mois d’arriérés de salaires. Toutes les activités sont donc paralysées au sein de cet unique centre de référence hospitalier pour enfants en République Centrafricaine.
A l’entrée, le portail a été couvert de rameaux de palmier, symbole de malheur. Dans les lits, les enfants crient et attendent de soins appropriés. Les parents n’ont que leurs yeux pour pleurer. Tous les services tournent au ralenti, ont remarqué les reporters de Radio Ndeke Luka.
« Nous ne savons à quel saint nous vouer. Pour mon cas, mon petit-fils devait subir une intervention chirurgicale, malheureusement, il n’y a personne pour s’occuper de lui. Nous avons déjà enregistré 3 cas de décès dans la nuit du dimanche 10 au lundi 11 mars », se sont lamentés certains parents des malades.
Face à la gravité de la situation, la direction dudit complexe a entamé sans tarder des négociations avec les grévistes pour trouver un terrain d’entente. Une manière de préparer l’ouverture des pourparlers avec le Gouvernement.
Selon Jean Chrysostome Gody, Directeur du Complexe Pédiatrique de Bangui, « pour ce matin, alors que j’ai transmis toutes leurs correspondances au ministre de la santé pour remonter ça au gouvernement, surprise a été pour moi de constater ce mouvement de grève. D’ailleurs le gouvernement a réagi à travers son Secrétariat en disant que les dispositions sont entrain d’être prises au niveau du Trésor public depuis la semaine passée à cet effet. Je leur ai dit comment faire dans ces conditions là pour que le gouvernement entende et accélère les procédures pour les payer, et en même temps sauver la vie des enfants ?
Pour Grégoire Soukandogo, 2eme délégué du personnel du Complexe Pédiatrique de Bangui, « le but de notre mécontentement, c’est le problème de salaire. Le gouvernement, je crois qu’il est parfaitement au courant de ce qui se passe. Il a intérêt de tout mettre en œuvre pour résoudre notre problème. Car, nous avons besoin de manger, nous avons des parents qui sont malades à l’hôpital. Nous, notre salaire, c’est un salaire de catéchiste, qu’on nous le donne. Mais ce salaire vient difficilement et ça tombe en dents de scie ».
A titre de rappel, la grève de ces agents contractuels a été décidée le week-end dernier au cours d’une Assemblée générale. Toutefois, un service minimum a été mis en place pour accompagner le mouvement. A ce jour, le ministère de la Santé n’a pas encore réagi au sujet de cette grève.