Le nouveau Président centrafricain dissout certaines institutions.

Le nouveau Président centrafricain dissout certaines institutions.

Michel Djotodia Am Nondroko, nouveau président de la République Centrafricaine,  a dissout ce 25 mars 2013, l’Assemblée Nationale, la Cour Constitutionnelle et a suspendu la Constitution du 27 décembre 2004. Il a  promis par la même occasion l’amélioration des conditions de vie des centrafricains.

Cette décision a été prise lundi dernier par le chef de la coalition Séléka après qu’il ait renversé dimanche François Bozizé du pouvoir depuis 10 ans. Le Chef de l’Etat sortant avait aussi chassé en mars 2003, Ange Félix Patassé, alors leader du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) élu démocratiquement.

Dans son 1er discours diffusé sur les ondes de la radio nationale, l’ex 1er Vice Premier en charge de la Défense a  justifié sa prise de pouvoir par la force entre autres  par les propos haineux et provocateurs de Bozizé à l’endroit de Séléka, la violation de la Constitution, la volonté de l’ex Président Bozizé  de maintenir sur le territoire national les troupes non communautaires, et l’humiliation des initiateurs des accords de Libreville, lors de la nomination du Premier ministre, chef du gouvernement.

Le président Ndjotodia a, par ailleurs, pris quelques mesures telles que la reconduction du Premier ministre Nicolas Tiangaye, issu de l’Opposition centrafricaine. Le nouveau locataire du Palais de la Renaissance s’est doté ainsi du pouvoir de légiférer par ordonnance.

Le nouveau gouvernement s’est aussi engagé à continuer de travailler dans l’esprit de l’Accord de Libreville du 11 janvier 2013. Un accord signé entre toutes les forces vives de la Nations. Reconnaissant quelques dégâts collatéraux lors des évènements, il a exhorté sa population à se remettre au travail, ce, dans l’unité et la réconciliation.

S’agissant des priorités du futur gouvernement de transition, le chef de l’Etat a indiqué qu’il s’agirait d’une réponse aux souffrances des centrafricains provoquées par son prédécesseur. Il a tout de même déploré une gestion clanique, familiale axée sur la mal gouvernance prônée par François Bozizé.

A Bangui, les reporters de Radio Ndeke Luka ont constaté une ambiance générale restée morose dans les rues et quartiers : pas de circulation, les rues sont désertes, plusieurs commerces fermés, des tirs sporadiques se sont poursuivis par endroit dans la capitale. A cette liste s’ajoute le manque d’eau et d’électricité.

Cependant, les éléments de la coalition Séléka, désormais au pouvoir, ont décidé enfin de mettre fin aux pillages à Bangui. Des patrouilles mixtes composées des combattants Séléka et les Soldats de la FOMAC, s’emploient à arrêter toute personne en possession d’un bien pillé.

Pour preuve, selon les informations données par l’ancien ministre de la Communication Christophe Gazam-Bétty, environ 150 véhicules volés par les rebelles sont déjà récupérés par l’équipe de patrouille de Séléka.

Dans les hôpitaux, les malades composés essentiellement des blessés civils et militaires manquent de soins appropriés : certains professionnels de santé sont terrés chez eux, les produits pharmaceutiques sont devenus rares.

Toutefois, à l’Hôpital Communautaire, les nouveaux Dirigeants de Bangui ont offert un stock de carburant pour faire tourner le centre hospitalier et faciliter la prise en charge des malades.