« Ordinateurs pillés, documents administratifs saccagés, des tirs des armes par ici par là dans quelle condition allons –nous travailler ?». Il s’agit d’une plainte exprimée ce 28 mars à Bangui par certains fonctionnaires centrafricains interrogés par Radio Ndeke Luka. L’ordre de la reprise du travail a été lancé par le nouvel homme fort de Bangui, Michel Djotodja Am Non Droko dans son premier discours à la nation, le 26 mars dernier à Bangui.
Dans l’administration publique et privée, les choses tendent vers une reprise. Certains fonctionnaires se sont rendus à leur lieu de travail. Les dégâts causés par les éléments de Séléka et d’autres malfrats les ont plongés dans une profonde consternation.
Au niveau des hôpitaux, le constat est amer.
« On a pu gérer les choses, en réorganisant l’Hôpital, en rendant l’articulation des services assez pratiques, en maintenant les services des urgences, les soins intensifs et une unité pour les malades depuis dimanche et de manière modulaire au fur et à mesure que le personnel est entrain de revenir» explique le Docteur Jean Chrysostome Gody, directeur du Complexe pédiatrique de Bangui.
D’après Docteur Gody, les principales difficultés rencontrées depuis la prise du pouvoir au niveau du Complexe pédiatrique pour son fonctionnement sont : le nombre insuffisant du personnel soignant qui n’a pas de relève jusqu’à ce jour, l’alimentation des malades et du personnel. Il souhaite également que les moyens financiers soient mis à leur disposition très rapidement.
Ce matin, la circulation a repris timidement sur les principales artères de la capitale. Le Syndicat des conducteurs de Taxis et Bus posent 3 conditions aux nouvelles autorités centrafricaines. Il réclame l’ouverture et la sécurisation d’au moins deux stations services, la cessation des tirs sporadiques et la publication d’un numéro vert sur lequel les conducteurs peuvent appeler en cas d’agression.
« À leur arrivé dans la ville, les éléments de la Séléka ont salué les gens et ils se sont rendus à la maison d’arrêt pour libérer les prisonniers. Il n’y a pas eu d’incidents, les commerces sont ouverts et ils demandent aux gens de revenir pour vaquer à leurs occupations », témoigne un habitant de la ville de Bouar (400kilomètres) sur les ondes de Radio Ndeke Luka.
Par ailleurs, les Nations unies se disent prêtent à intensifier ses opérations en République centrafricaine mais la situation actuelle liée aux pillages généralisés et les difficultés d’accès aux soins par ceux qui ont été touchés par la violence.
Dans un communiqué publié ce 28 mars à Bangui par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, les Nations unies s’inquiètent au sujet de l’approfondissement de la crise humanitaire en République Centrafricaine
Pour le Haut-commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme « 173.000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, plus de 320.000 centrafricains ont fuis au République Démocratique du Congo(RDC), Cameroun et au Tchad. Dans le Nord et le Centre du pays, plus de 80.000 personnes risque de se retrouvées en situation de pénurie alimentaire pendant la prochaine saison creuse et 13500 sont menacées de malnutrition sévère, les écoles ne fonctionnement pas et plus de 166000 enfants n’ont pas encore assez à l’éducation »
Le Docteur Zacharia Maiga, coordonateur de l’action humanitaire par intérim, appelle donc toutes les parties à s’assurer de la sécurité du peuple centrafricain tout entier, s’abstenir de toutes nouvelles violences et de respecter le droit internationale humanitaire et les Droits de l’Homme.
A titre de rappel, le 18 mars, les Nations Unies et le gouvernement centrafricain ont lancé un appel consolidé de fonds pour une valeur 129 milliards de dollars américain pour le financement d’appel humanitaire en République centrafricaine.