« Laissez nous un peu le temps de relancer le pays sur le chemin de développement. Et, dans 3 mois, les rebelles de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) seront boutés hors du territoire centrafricain ». Cette déclaration a été faite ce 30 mars 2013 par le nouvel homme fort de Bangui Michel Djotodia Am Nondroko. Il l’a dit à l’occasion d’une marche de soutien à sa prise de pouvoir week-end dernier par un coup de force.
Il s’agit d’une marche pacifique qui a regroupé plusieurs milliers de personnes venues de différents arrondissements de la ville. Les manifestants ont remis un mémorandum au leader de la coalition Séléka tombeur de François Bozizé.
La marche a regroupé plusieurs points de départ à savoir le monument Koudoukou dans le 3ème arrondissement, la place de la réconciliation dans le 4ème arrondissement, et la maison d’arrêt de Ngaragba dans le 7ème arrondissement de Bangui.
Les reporters de Radio Ndeke Luka ont pu lire sur les banderoles les messages suivants : la jeunesse soutient le gouvernement de transition, un nouvel élan avec le président Michel Djotodia, Séléka éradicateur de tribalisme, promoteur de la paix et, la vie change avec Djotodia.
Selon Alexandre Nguéndet, ancien parlementaire et initiateur de cette marche, « il est temps de tourner la page de l’histoire du pays avec un régime qui a servi sans partage. Les centrafricains éprouvent à ce jour d’énormes problèmes liés à leur survie quotidienne : le chômage, l’éducation, la santé, l’insécurité, la famine. Les nouvelles autorités doivent tout mettre en œuvre pour améliorer les conditions de vie de ce peuple meurtri, trompé et trahi ».
De son côté, le Chef de l’Etat a « réitéré son engagement de travailler avec toutes les filles et tous fils du pays sans exclusion. A travers cette lancée, nous avons l’obligation de restaurer l’autorité de l’Etat, qui passe par les exigences souhaitées par les manifestants ».
Il faut dire qu’au cours de sa rencontre vendredi avec la presse, le président centrafricain, a condamné lui-même son accession à la magistrature suprême de l’Etat par les armes et a précisé qu’il agira « dans l’esprit de l’accord de Libreville de janvier 2013 ». D’après le chef de l’Etat, il n’avait pas le choix face à la gestion chaotique de François Bozizé.
Selon lui, l’accord de Paix de Libreville a disposé que les responsables politiques de l’actuelle transition en Centrafrique, ne devront pas se présenter aux élections de 2016.
Cependant, 9 entités issues du Collectif des Partis et Associations de l’Opposition démocratique en Centrafrique ont de leur côté pris acte de ce changement politique du 24 mars dernier.
Ils ont demandé dans un communiqué de presse à la nouvelle équipe : la mise en place d’une véritable transition consensuelle avec tous les acteurs politiques signataires des accords de Libreville, des efforts accentués de sécurisation en faveur de la population afin de garantir la libre circulation des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national.
Ils n’ont pas manqué d’ajouter une vigilance accrue face au triomphalisme béat de certains acteurs politiques qui ont animé hier le parti au pouvoir Kwa Na Kwa et bien d’autres, lesquels s’empressent de réclamer a cor et a cri l’organisation des marches de soutien sans objectif et ce, au détriment de l’intérêt supérieur du peuple centrafricain.