Le président autoproclamé de la République Centrafricaine, Michel Ndjotodia, vient de marquer son accord sans conditions aux conclusions des Chefs d’Etat de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEEAC) en faveur d’une transition politique dans son pays. Ces conclusions sont issues du Sommet extraordinaire de la CEEAC tenu mercredi dernier à Ndjamena au Tchad.
C’est finalement dans la matinée de ce jeudi à Bangui, en présence d’une forte délégation composée entre autres de l’Union Européenne, de l’Union Africaine, de l’Organisation Internationale de la Francophonie et des Nations Unies, que l’homme du 24 mars a marqué son adhésion à la décision de ces Dirigeants.
Faut-il le rappeler, la première décision de ces Chefs d’Etat est d’abord la création d’un collège qui sera désigné par les forces vives de la Nation. C’est elle qui désignera à son tour le chef de l’exécutif centrafricain, qui aura en charge de diriger le pays pendant les 18 mois voire 2 ans que durera la transition politique.
La deuxième résolution s’inscrit dans la logique d’un organe législatif appelé « constituant » désigné de la même façon. Cette structure sera chargée de rédiger la Constitution et de légiférer sur les sujets aussi délicats qui vont se présenter au pays, en attendant la mise en place d’une Assemblée Nationale élue.
Dans ce schéma ainsi élaboré, Michel Ndjotodia n’a pas formellement obtenu la reconnaissance de ses pairs. Les débats sur le rôle qu’il doit jouer ont été âpres, de l’avis de plusieurs participants. Mais le chef de la Séléka n’a pas tiré son épingle du jeu, car il n’est pas non plus écarté du Palais de la Renaissance, comme l’avaient souhaité certains, les Sud-Africains notamment.
Selon Maître Nicolas Tiangaye, Premier ministre centrafricain interrogé par Radio Ndeke Luka, « cette feuille de route en faveur d’une transition politique évitera au pays des sanctions. Elle facilitera une sortie de crise ».
Sur le terrain, les réactions fusent de toutes parts. A titre d’illustration, c’est un cri de détresse de la population de Batangafo (nord), de Carnot (ouest) voire de Bozoum (nord), lancé à l’endroit des autorités de Bangui. Cette population dénonce les exactions sans cesse de certains éléments de la coalition Séléka. Les actes de pillages, viols et torture sont devenus monnaie courante.
A Bangui, le coup de force de Séléka n’a pas été sans conséquences sur l’économique du pays. La contribution du Groupement Interprofessionnel de Centrafrique (GICA) à l’Etat centrafricain estimée à environ 100 milliards de francs CFA a été revue à la baisse. Déjà, le GICA a enregistré une perte d’environ 27 milliards de francs CFA.