La Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a appelé le 16 avril 2013, au rétablissement urgent de l’Etat de droit en République Centrafricaine. Elle l’a exprimée dans un communiqué. Navy Pillay a également fait part de son inquiétude face à des informations persistantes, faisant état de violations généralisées des droits de l’homme dans le pays.
Cette interpellation est intervenue en pleine détérioration de la sécurité dans le pays. Une crise accentuée par les exactions provoquées soient par certains éléments de la Séléka soient par les forces restées fidèles au président déchu François Bozizé.
Navy Pillay a relevé plusieurs violations graves des droits de l’homme tels, des assassinats ciblés, des arrestations et détentions arbitraires, des cas de tortures, des recrutements forcés d’enfants, des viols, des disparitions et des enlèvements à Bangui et dans d’autres régions du pays. Elle est revenue sur le bilan de la Croix rouge locale qui a avancé qu’au moins 119 personnes sont mortes depuis la chute de l’ancien gouvernement le 24 mars 2013.
La Cheffe des droits de l’homme a rappelé que la situation actuelle de désordre frise l’anarchie. Dans ces conditions, Navy Pillay a souligné que l’Etat de droit doit être rétabli et les auteurs des abus doivent rendre des comptes.
La Haut-commissaire a exhorté également le Conseil national de transition nouvellement établi à agir rapidement pour rétablir l’autorité de l’Etat. Elle l’a aussi invité à prendre toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que les civils soient protégés et puissent exercer leurs droits, sans crainte pour leur intégrité physique, leurs biens et leurs moyens de subsistance.
Il faut dire que, malgré cette mise en garde onusienne, la situation s’améliore difficilement sur le terrain. A titre d’exemple, mardi dernier, 7 éléments issus des rangs de la Séléka ont été lynchés à Boy-rabe et 5 autres ont été blessés. Une information confirmée à Radio Ndeke Luka par la Sécurité Mobile de Séléka. Il s’agit du bilan des heurts qui ont opposé ces éléments à la population de cette localité. Ces événements ont eu lieu, suite à l’opération de désarmement menée par la Police Militaire et la FOMAC dans ce quartier.
Selon le Général Ousmane Mahamat Ousmane de la FOMAC, « 6 morts et 5 blessés sont issus du rang de la Séléka et 1 civil, tué par les partisans fidèles à Bozizé ».
Par ailleurs, un Pasteur de l’Alliance des Eglises Evangéliques, kidnappé lundi dernier par des hommes en uniforme, a recouvert sa liberté. L’acte s’est produit à la Colombe au PK 10 dans la commune de Bégoua, vers la sortie nord de Bangui. Une libération rendue possible grâce à l’intervention des éléments du Général Mohammed Dhaffane, ministre des eaux et forêts.