Bangui sans journaux pour dénoncer le quota de la presse au CNT

Les lecteurs de la ville de Bangui sont privés ce 22 avril 2013 des journaux. Les Directeurs de publication évoquent comme principale raison, le non respect de leur quota au Conseil National de Transition (CNT). Ils dénoncent par la même occasion l’illégalité du choix de ceux qui ont été coptés pour défendre les médias lors de la transition politique en République centrafricaine fixée à 18 mois.

Selon Marcel Mokoapi, président du Groupement des Editeurs de la Presse Privée et Indépendante de Centrafrique GEPIC, « les professionnels des médias exigent à ce jour 10 places au lieu de 4. Toutes nos rédactions ont été pillées, saccagées par certains éléments de la Séléka. Comment allons-nous,  dans de telles conditions, collaborer avec ces nouvelles autorités ? ».

Il a ajouté que « le nouvel homme fort de Bangui, Michel Djotodia, doit accorder une attention particulière aux médias. De ce fait, une demande d’audience a été déjà introduite à son cabinet pour une rencontre avec les responsables des médias de la place ».

Cette journée sans journaux est organisée au lendemain de l’interdiction, par les autorités du pays, aux hommes en treillis  de monter à bord des taxis et bus avec leurs armes.

Cette situation a durement inquiété le Syndicat des Conducteurs des Taxis et Bus. D’après René Sokambi, Secrétaire Général dudit syndicat, l’ »appel des autorités est entendu, mais ils attendent des actes concrets de leur part pour vaquer normalement à leurs occupations quotidiennes. Les conducteurs de taxis et bus sont devenus les principales cibles de certains éléments incontrôlés de Séléka à Bangui.  Le syndicat a aussi exigé le cantonnement des éléments de la Séléka et l’ouverture d’un dialogue social avec le gouvernement ».

Sur le terrain, le corps d’un homme d’environ 28 ans a été retrouvé sans vie dans la matinée de ce lundi sur le pont du quartier Gbakondja, dans le 5e arrondissement de Bangui. Il est mort d’une balle reçue au niveau de la tête.

Marie Noëlle Mboré, une habitante du quartier, devant le domicile de laquelle  le forfait a été commis, a expliqué que l’acte s’est produit dès les premières heures de la matinée. Un véhicule transportant plusieurs personnes est arrivé avec le défunt. Après un échange qui n’a pas duré, un coup de fusil a retenti, a-t-elle raconté.

L’autre cas d’assassinat a été celui d’un homme âgé d’une trentaine d’années. Il a été tué par des hommes supposés appartenir à certains éléments de la Séléka. L’acte s’est produit au quartier Gobongo VI dans le 4eme arrondissement de Bangui.

Un témoin a indiqué que la victime portait un pantalon noir, chemise pagne, lunette vue claire, une bague cotée fiançailles et des sandales noires. Il n’a aucune pièce d’identité sur lui. C’est la Croix Rouge Centrafricaine qui a procédé à l’enlèvement du corps a conclu le témoin.