Plus de quarante éléphants abattus à Bayanga, la Séléka poursuit ses exactions dans les villes de provinces

Plus de quarante éléphants abattus à Bayanga, la Séléka poursuit ses exactions dans les villes de provinces

L’ordre public n’et toujours pas rétabli en République Centrafricaine un mois après le coup d’Etat du 24 mars qui a renversé François Bozizé du pouvoir. Le sabotage, les pillages et autres exactions, tant du côté des institutions étatiques que privées, continuent d’être perpétrés sur presque toute l’étendue du territoire centrafricain par des éléments dits « incontrôlés » de la Séléka et d’autres groupes armés. A titre d’exemple, l’aire Protégée de Dzanga Sangha à Bayanga dans la Sangha Mbaéré (Sud) est menacée de disparition. Les éléphants de cette réserve sont à la merci des braconniers.

 

A en croire à un habitant de cette localité, joint au téléphone par Radio Ndeke Luka, « Les éléments de Séléka étaient venus placer des antennes ici pour aller chasser dans les parcs. Ainsi, ces gens ont fait appel à des braconniers renommés qui étaient  incarcérés dans les prisons depuis très longtemps. Ils ont abattu plus d’une quarantaine d’éléphants dans la zone,  ça fait que  maintenant, la zone est totalement en insécurité ».

 

Selon cette même source, «  pour l’instant, on trouve la viande d’éléphant partout sur les marchés,  et aux champs, ça sillonne comme de l’eau, ce qui provoque le retour des blancs chez eux ».

 

Du coté du gouvernement, les réactions n’ont pas tardé. Le Général de la coalition Séléka, ministre d’Etat chargé des Eaux et Forêts, Mohamed Moussa Dhaffane, affirme que : « Cette information nous est parvenue et j’ai fait le compte rendu au Chef de l’Etat. Donc des dispositions seront prises parce que là c’est une question de sécurité. Déjà, nous savons que les braconniers sont des bandits qui, pour la plupart, viennent de l’extérieur et sévissent à Bayanga. Ce n’est pas seulement qu’à Bayanga, y en a aussi à Yaloké et d’autres contrées ».

 

Par ailleurs, il regrette les actes perpétrés, selon lui, par des «  bandits » qui sévissent au nom de Séléka. Car pour  le ministre Mohamed Moussa Dhaffane, « les vrais Séléka sont des gens qui sont venus sauver le pays et protéger la population. C’est vraiment urgent que l’Etat Major,  sous la haute présidence du chef de l’Etat,  prennent les dispositions qui s’imposent ».

 

De l’autre côté, à Yaloké (centre-ouest), le calvaire de la population est loin de finir. Depuis un mois, des rebelles soudanais, se réclamant de Séléka, assiègent la ville et la population vit sous pression.

D’après un habitant, joint au téléphone ce matin du 25 avril 2013 par Radio Ndeke Luka, « ces hommes pillent et dictent leurs propres lois et administrent en lieu et place des fonctionnaires et agents de l’Etat. Ils  ont investi hier une zone minière. Un opérateur économique de la ville est tombé dans le filet de ces hommes. Pris de colère, la population a recouru aux armes artisanales pour se défendre et les rebelles ont fait usage des armes de guerre. Des échanges de tirs ont donc eu lieu. Aucune perte en vies humaines n’est encore signalée ».

Il signale également qu’une marche sera organisée d’ici deux jours par la population pour manifester son mécontentement.

 

Pendant ce temps, à Kaga-Bandoro, chef-lieu de la Nana-Gribizi, l’Eglise Catholique a du mal à supporter les perpétuelles agressions des éléments de Séléka. D’après les témoignages recueillis, ces hommes armés  sont allés au presbytère de la Paroisse de la Nativité à cause des effets d’un dignitaire en fuite cachés dans cette  Eglise et ils ont emporté un groupe électrogène, un écran géant, des habits et une somme d’argent appartenant aux prêtres. Les prêtres se disent inquiets car les agresseurs ont promis revenir pour les motocyclettes qu’ils ont vues dans la concession.

 

Notons que le Programme Alimentaire Mondial PAM en Centrafrique a sollicité,  le 24 avril dernier auprès des nouvelles autorités de Bangui, lors  d’une rencontre entre le représentant du PAM Hassouinou Taal et le ministre d’état chargé des eaux et Forêts, Mohamed Moussa Dhaffane, une meilleure sécurité pour la reprise de ses activités dans le pays.

« On a discuté avec le gouvernement pour l’aspect sécuritaire au niveau de Bambari, Kaga Bandoro. Il y a beaucoup de besoins, et  le gouvernement nous a promis de travailler avec nous pour assurer la population. Nous nous en réjouissons de cette collaboration parce que y’a beaucoup de besoins pour cette période de crise – ci.  Donc si on travaille ensemble pour aider la population, ça va aller très bien »