Le président de la République centrafricaine, Michel Djotodia, a présenté le 27 avril dernier, 75 armes de guerre tous calibres confondus, à la presse. Il s’agit des armes saisies la semaine dernière dans la capitale Centrafricaine lors des patrouilles des éléments de sécurité.
Pour Christophe Gazam-betty, ministre d’Etat chargé de la Communication, cette saisie témoigne de l’existence des milices dans la ville de Bangui.
« Il ya eu des opérations menées par les forces qui ont été mobilisées à cet effet. On se rend bien compte qu’il n’y a pas que les éléments de Séléka qui circulent dans la ville. La preuve est ainsi, nous avons saisi beaucoup d’armement lourd et ces armes saisies, ne viennent pas des Séléka. L’insécurité dans la ville n’est pas constituée seulement par les éléments contrôlés de Séléka mais bien par des miliciens qui détiennent de l’armement lourd et qui, en tenue militaire, opèrent en ville. Nous avons saisi beaucoup d’armement lourd et aujourd’hui, ce n’est que la partie visible de l’iceberg que nous avons voulu présenter comme preuve ».
Il explique par ailleurs que la Séléka fait un travail de sécurisation globale du pays, mais ne stigmatise pas un groupe contre un autre.
A Lakouanga dans le 2ème arrondissement de Bangui, les éléments de la Séléka, en poste au Service de Recherches et d’Investigations (SRI), ont récupéré le 27 avril 2013, une partie du matériel appartenant au Parc du Cinquantenaire, volé lors des événements du 24 ars dernier à Bangui.
Selon le reporter de Radio Ndeke Luka qui s’est rendu sur les lieux, « cent deux chaises en plastique, un amplificateur, deux baffles, un régulateur de tension électrique, deux ventilateurs, une mini-chaîne radio constituent le lot des objets du Parc du Cinquantenaire volés ».
Cette occasion a permis au Colonel de la Coalition Séléka, Abdel Khader qui a mené l’opération, de se plaindre du fait que les éléments de Séléka continuent de faire objet d’accusation des pillages et vols. Il déclare également que des enquêtes se poursuivent en ce moment par le SRI et la Mairie de Bangui afin de mettre la main sur les autres coupables.
A Nola ce même 27 avril dernier, une équipe d’éléments de Séléka a été accueillie par la population après un moment de calvaire, caractérisée par des exactions, vols et pillages. Cette équipe a tenu un meeting avec toutes les couches sociales de la localité avec comme but : restaurer la paix pour permettre à tous les citoyens de participer au développement du pays.
Cependant, la vie reprend progressivement à Bria (Centre-nord), après la crise qui a secoué la République Centrafricaine. Les réseaux téléphoniques, restés hors lignes pendant 4 mois, sont désormais rétablis au grand soulagement de la population qui peut désormais communiquer sur tous les plans. D’après un habitant, « la population commence à sortir de sa cachette. Les activités agricoles et commerciales ont repris ».
Par contre à Bouar, la terreur, la panique et la peur sont devenus ces derniers temps le lot quotidien des habitants.
« La population est dépassée par les enlèvements et meurtres des militaires et civiles ainsi que les pillages et autres actes de violence perpétrés par la Séléka. Cette situation fait suite à l’absence de la ville, du responsable des éléments de Séléka en mission à Bangui. », témoigne un habitant de la localité joint au téléphone par Radio Ndeke Luka.
À Boali, d’après un reporter de Radio Ndeke Luka, un campement de cultivateurs a été attaqué le 25 avril dernier par trois assaillants non identifiés dont un avec une arme de marque kalachnikov. Par la suite, trois personnes ont été blessées par balle.
Cependant à Bangui, la journée du lundi 29 Avril, sera une journée sans médias en Centrafrique. Les journalistes et professionnels des médias, regroupés au sein de l’Union des Journalistes de Centrafrique (l’UJCA) ont décidé, lors d’une Assemblée Générale extraordinaire tenue le 25 avril dernier à Bangui, d’observer cette journée pour faire entendre leurs voix.
L’UJCA estime que les professionnels des Médias sont victimes de pressions de tout genre, venues de certaines autorités militaires et civiles de Séléka. Ils veulent attirer l’attention des nouvelles autorités du pays sur les dangers qu’ils encourent dans l’exercice de leur métier, afin que des mesures conséquentes soient prises.