Les travailleurs de la République Centrafricaine à l’instar des autres de la planète célèbrent ce 1er mai 2013, la fête du travail. Une célébration morose à en croire les observateurs de la vie sociale du pays : pas de traditionnel défilé. La fête s’est limitée à une séance de décorations des travailleurs précédée la veille, d’un discours du Chef de l’Etat à la Nation.
Cette cérémonie est intervenue au moment où le pays traverse une crise sécuritaire et politique sans précédant. Une situation liée à la prise du pouvoir de Bangui le 24 mars dernier par les rebelles de la coalition Séléka.
Dans son adresse à ses compatriotes, le nouvel homme fort de Bangui Michel Djotodia a indiqué que « les armes doivent se taire. Je veux que l’ordre soit rétabli sur tout le territoire national. Que la sécurité revienne en Centrafrique ».
Il s’agit là de l’une des réponses apportées à la population et surtout à la communauté internationale au sujet de l’insécurité. La communauté internationale qui a d’ailleurs conditionné son aide en Centrafrique par un retour de la sécurité. Sur ce point précis, le leader de la Séléka a ajouté que « je dois rassurer la communauté internationale. Car, tout le monde est préoccupé par l’insécurité. Je dois rétablir l’ordre et la paix dans mon pays ».
Au sujet du cantonnement de ses troupes, le Chef de l’Etat a mentionné que « les forces vives qui m’ont porté au pouvoir doivent regagner leur base respective. Et, je veux que le programme Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) soit mis en place sans délai ».
Michel Djotodia s’est aussi prononcé sur la question de la liberté de la presse dans son pays : « je veux que la presse et la population puissent s’exprimer librement. En tant qu’un Chef d’Etat responsable, je veux un pays libre ».
Il faut dire que dans une interview accordée ce mercredi à Radio Ndeke Luka, le ministre de la Fonction publique Sabin Kpokolo a déclaré qu’ « il est difficile à ce jour pour les travailleurs de reprendre leurs activités ».
Selon ce membre du gouvernement, « tous les services étatiques et privés ont été systématiquement pillés. Des pillages attribués non seulement à certains éléments incontrôlés de la Séléka, mais aussi à certains ennemis de la Nation ».