La situation humanitaire en Centrafrique préoccupe les partenaires au développement. L’Union européenne a revue à la hausse le montant de son assistance humanitaire dans le pays. La République centrafricaine bénéficie désormais de 20 millions d’euros soit environ 13 milliards de francs Cfa au lieu de 12 millions d’euros, l’équivalent d’environ 7 milliards de francs Cfa.
La confirmation de l’augmentation de cette enveloppe financière est faite ce jeudi au cours de la rencontre entre le président de la transition Michel Djotodia et Valérie Amos, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, chargée des affaires humanitaires et Georgieva Kinova Kristalina, commissaire européenne chargée de la Coopération internationale, de l’aide humanitaire, en mission conjointe en Centrafrique. L’entretien du chef d’Etat de la transition et ses hôtes de marque s’est tenu au Camp de Roux à Bangui. Selon Georgieva Kinova Kristalina, l’augmentation de cette enveloppe revêt une importance capitale.
« Nous avons pris la décision, en tant qu’Union européenne, d’augmenter notre aide humanitaire cette année de douze (12) à vingt (20) millions d’euros et nous encourageons aussi d’autres pays bailleurs, d’augmenter leur assistance pour venir en aide à des populations qui en ont désespérément besoin. Nous espérons que cette augmentation de l’aide implique plus de capacités pour la population de faire face à la période de soudure en terme de nutrition, d’aide alimentaire, mais aussi plus de moustiquaires, plus d’appui aux structures de santé et de l’éducation, donc plus de capacités en besoin humanitaire à venir en appui aux populations les plus vulnérables ».
Quand à Valérie Amos, la communauté internationale est consciente de la situation qui prévaut actuellement en Centrafrique.
« Nous sommes très conscient que le Centrafrique est un pays qui a souffert de la vulnérabilité chronique même avant ce dernier conflit qui a eu un impact dramatique sur le pays. Avec ses ressources additionnelles, nous espérons renforcer la capacité de la communauté humanitaire d’apporter de l’aide à la population. Il faut souligner que ce sont surtout les enfants qui souffrent qui ont besoin d’aide. Mais nous espérons que la communauté internationale toute entière va comprendre l’enjeu et l’importance d’augmenter l’assistance ».
La mission conjointe de l’Union européenne se rend ce vendredi à Kaga-Bandoro dans la préfecture de la Nana-Gribizi, située dans le Nord du pays. Les missionnaires de l’Union européenne veulent toucher du doigt la situation humanitaire dans cette localité affectée par les évènements militaro-politiques qui ont commencé le 10 décembre 2012. Déjà, toute la population est menacée par la faim. Et on compte cent quarante sept mille (147.000) personnes en restriction alimentaire sévère sur les quatre millions et demi (4,5) millions d’habitants pour l’ensemble du pays.
Pendant ce temps, l’artiste américano-centrafricain Boddhi SATVA, en séjour à Bangui, compte apporter un soutien financier et matériel aux personnels et aux malades hospitalisés dans certaines formations sanitaires de la capitale. Boddhi SATVA organise demain soir un concert à Songo-night club. L’intérêt recherché après cette manifestation est de collecter des fonds afin d’assister les malades et d’aider les hôpitaux.
Selon Boddhi SATVA, l’idée d’assister les malades et d’aider les hôpitaux lui est venue après le constat amer fait lors de sa visite au Complexe pédiatrique et dans certains hôpitaux de Bangui.
«Arrivée à Bangui, j’ai pu visiter l’hôpital communautaire. Je me suis rendu compte de l’état de souffrance et de débordement dans lequel le staff technique et les malades se trouvent, c’est-à-dire que les gens sont vraiment dépassés. Et Dieu sait qu’il y a l’intervention des différentes ONG qui cherchent à apporter leur appui. Mais malheureusement, ce n’est pas suffisant, il faut une action concrète du centrafricain, du banguissois. Il faut qu’on arrête cette histoire religieuse, ethnique et autre. Avant tout, nous sommes centrafricains et moi je suis artiste. Et le but premier de la musique, c’est d’unir les gens, de communiquer un message d’amour, un message de paix, un message de bien-être. Mais ça ne peut pas s’arrêter là, il faut qu’il y ait une action véritable pour aider ».
Pour Boddhi SATVA, c’est un geste civique. Il demande aux centrafricains de se concerter afin d’aider ceux qui sont malades à pouvoir recouvrer la santé.
« Nous allons nous assurer qu’il n’y a pas d’abus et que les choses soient faites comme il se doit ; ça croyez-le, c’est une action civique. Il faudra que tout banguissois, tout centrafricain trouve qu’elle est nécessaire. On ne peut pas attendre l’aide d’autrui indéfiniment. Nous devons prendre en main entre nous frères et sœurs et avancer et faire avancer ensemble notre système de santé et autre. Et je pense qu’on peut le faire, ça ne demande pas grand-chose, juste se concerter être ensemble, aller voir les différents malades, voir si on peut leur apporter un petit appui, rien que moralement ».