Plus de peur que de mal, Alain Ngouazou est en vie.

Plus de peur que de mal, Alain Ngouazou est en vie.

 

Alain Ngouazou, l’actuel préfet de la  Haute Kotto n’est pas assassiné. Ce dernier a tenté un suicide volontaire dans la nuit de mardi à mercredi avant de se réfugier au bord de l’Oubangui. N’ayant pas pu regagner son domicile mercredi soir, le préfet bénéficie des soins à l’hôpital de l’Amitié à Bangui sous le contrôle de la police.

Le préfet Alain Ngouazou raconte ce qui lui est arrivé. Une histoire drôle hors du commun.

« C’était aux environs de trois heures du matin quand je suis sorti, j’ai constaté la présence des militaires en armes derrière dans ma concession. Je leur ai posé la question, l’un d’eux m’a répondu que mon boulot c’est pisser sur le mur. Je suis revenu du côté gauche de la maison pour les observer pendant un certain temps. Ils n’ont pas été menaçants.

Entre temps j’avais un trouble de comportement et j’ai tenté de me suicider. Et donc à 4 heures du matin comme il faisait jour, j’ai pris la fuite. Je suis allé au bord du fleuve pour me refugier là-bas parce que je suis sorti dans une tenue pas très correcte.

Et puisque je saignais un peu, j’ai lavé mes habits, vers 17 heures 30 minutes comme il faisait nuit je suis rentré à la maison. Il y a eu des rumeurs comme quoi j’ai bu et que j’ai déshonoré la profession. Cela a joué sur mon moral, ce qui m’a poussé à ce suicide. Dans l’une des notes que j’ai laissée à ma femme, j’ai parlé de cette souffrance depuis l’enfance ».

Le préfet Alain Ngouazou dément l’information selon laquelle il serait enlevé par les éléments de la Séléka. Il demande à ses parents de se tenir tranquille.

« Cette information est venu du fait que par le passé, il y a eu des cas d’enlèvement et de mort. Mais ce ne sont pas les Séléka qui m’ont enlevé. A l’endroit des parents je leur demande la tranquillité puisque pour le moment, les autorités viennent me demander de renseignements. A tous mes étudiants, je suis très reconnaissant par rapport à la sympathie qu’ils ont manifesté à mon endroit ».

Les rumeurs de l’enlèvement du préfet ont suscité la réaction des éléments de la police. Selon le Directeur général, le Lieutenant colonel Henri Wanzé Linguissara, les cas d’assassinat se sont multipliés ces derniers temps. Toutefois, des mesures sont prises pour arrêter les auteurs afin de les traduire en justice.

« Ces derniers temps, il y a eu beaucoup de cas d’assassinat dans la ville de Bangui et des voix se sont élevées, ce qui est tout à fait normale. Il est du devoir de la police de pouvoir rassurer la population et de faire correctement son travail. Des dispositions sont prises par la hiérarchie pour que la police puisse mettre tout en œuvre afin de retrouver les auteurs de ces différents cas d’assassinat et autres. Ainsi, nous sommes tombés sur le cas du taximan qui a été assassiné au PK17 sur la route de Boali, la police étant debout, a pris dispositions pour que l’auteur d’assassinat de ce taximan soit retrouvé, ce qui a été fait. Deuxièmement, vous avez devant vous avec le concours des éléments du Général Moussa, les auteurs des assassinats perpétrés à Ndélé et au PK13 sur la route de Boali, qui sont interpellé et gardé à vu à la base des Sapeurs Pompiers.

Ensuite nous arrivons au cas du préfet de la Haute Kotto, Alain Ngouazou, qui hier matin a semé la panique dans la ville de Bangui. On parlait de l’enlèvement par les éléments de Séléka, on parlait de tuerie crapuleuse, chacun qualifiait cette absence à sa manière. Ainsi depuis hier avec le ministre chargé de la Sécurité Publique, nous nous sommes rendus à son domicile, nous avons commencé les premières investigations qui ont amené à procéder à la garde à vu conformément aux instructions du Procureur de la République, de son épouse, de son cadet et de son conducteur au sein de la caserne des Sapeurs Pompiers. Cette nuit avec les dispositions qui ont été mises en place, j’ai été interpellé aux environs d’une heure du matin pour dire que le préfet est son domicile. Aussitôt, j’ai rendu compte à la hiérarchie, au Procureur qui m’a instruit d’ouvrir l’enquête. Avec une forte mobilisation, nous nous sommes rendus à son domicile, aucun membre de sa famille n’était en mesure de nous dire là où il se trouvait. Et pourtant, les renseignements en notre possession faisaient état de ce que ce monsieur était rentré à la maison. Mais puisque les renseignements étaient sûrs, nous avons décidé de procéder aux mesures coercitives en prenant tout le monde, des dizaines d’hommes et de femmes. Chemin faisant, nous avons surpris un de ces cousins sur la moto, et c’était celui là qui l’a pris pour le déposer à l’hôpital de l’Amitié. Nous nous sommes rendus à son chevet, je l’ai interrogé sans lui faire savoir que c’était le ministre d’Etat qui était là, il nous a expliqué ce qui s’est passé. A la fin, je lui ai fait remarqué que le ministre d’Etat chargé de la sécurité est debout depuis ce matin pour chercher à savoir sa position. C’est alors que le ministre d’Etat appelle son collègue de l’Administration du Territoire pour lui passer le préfet. Et avant de partir le ministre a supporté les frais médicaux, et pour sa sécurité deux éléments de la police ont  été déposé à son chevet pour sa sécurité. Cela n’a pas été un enlèvement, je laisse la latitude à chaque centrafricain d’écouter la déclaration du préfet et d’en déduire qu’est ce qu’il voulait dire ».

En 1994, Alain Ngouazou avait tenté de se suicider. Le préfet de la Haute Kotto habite à Kagamangoulou à la Cité Jean XXIII.