Le président de la transition Michel Djotodia décide de mettre en place une armée digne de ce nom. La déclaration a été faite le samedi dernier lors de sa rencontre avec les professionnels de la communication. Le chef d’Etat de transition compte, dans un proche future, fusionner les ex-combattants de Séléka et les forces régulières au sein d’une nouvelle armée dénommée l’Armée Républicaine de Centrafrique (ARC).
« Dois-je mettre en place un Etat major constituée rien que des éléments Séléka ? Sommes-nous les seuls ? Les autres qui étaient dans l’ex FACA, les Forces Armées Centrafricaines, sont des centrafricains. Il faut qu’ils reviennent vers nous pour qu’ensemble, nous reconstruisions l’armée centrafricaine, une nouvelle armée que nous dénommons ARC, l’Armée Républicaine de Centrafrique, ce n’est plus FACA. Il faut une armée forte, nous allons faire le brassage. Les ex-Séléka et les ex-FACA vont faire une nouvelle armée ».
Michel Djotodia s’est également prononcé au sujet de la vision des centrafricains sur la présence des forces tchadiennes de la Force Multinationale d’Afrique Centrale (FOMAC) à Bangui. Il a rappelé que le contingent tchadien n’a pas autre mission que d’assurer la sécurité en Centrafrique.
« Le contingent tchadien fait partie des contingents qui constituent la MICOPAX, elle n’a pas une mission parallèle. Vous en êtes conscient. Et vous avez appris la nouvelle de l’assassinat de deux tchadiens à Boy Rabe. Ils n’étaient même pas armés, ils étaient en civil et on les a tués. Cela n’a pas suscité la nervosité ou bien la méchanceté des autres éléments tchadiens. Et ce n’est pas pour la première fois que les tchadiens viennent en Centrafrique au secours de leurs frères centrafricains. Vous conviendrez avec moi, il y a quelques mois, les tchadiens étaient venus ici nous secourir. Disons leur merci. Si ce n’est pas au temps de Djotodia que les tchadiens sont venus ici dans le cadre de la paix, mais au temps de Patassé, ils sont venus. Chers compatriotes, en 2003, 98% de ceux qui sont venus sont d’origine tchadienne. Ils ont accompagné Bozizé à prendre le pouvoir. Vous les avez acclamés hier, vous avez dit voilà les patriotes qui sont là. Ces mêmes gens ont été lésés dans leurs droits, ils sont partis en brousse au su de tout le monde. Ils reviennent, vous dites étrangers, soyons honnêtes ; commençons par être honnêtes, apprenons cela. Changeons, peuple centrafricain, changeons ».
Pendant ce temps, les institutions de Breton Wood, notamment la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International subordonnent leur aide à la République centrafricaine par le retour de la paix et de la sécurité dans le pays.
Une mission de la Banque Mondiale se trouve en ce moment à Bangui. Elle s’entretient ce lundi avec le président de transition Michel Djotodia au Palais de la Renaissance. Une autre équipe du Fonds Monétaire International (FMI) est arrivée depuis quelques jours dans la capitale Centrafricaine pour le même travail.
Selon Nicolas Tiangaye, Premier ministre centrafricain de transition, ces deux missions ont pour objectif d’apprécier le niveau de sécurisation dans le pays. Ils vont se prononcer ensuite sur le retour de la paix et de la sécurité avant une éventuelle aide. Les deux missions resteront dans le pays, jusqu’au 31 Juillet pour le FMI, et le 03 août pour la Banque Mondiale.