Une indépendance célébrée à la centrafricaine

Une indépendance célébrée à la centrafricaine

 

La République Centrafricaine célèbre ce 13 août 2013 son 53e anniversaire d’accession à l’indépendance. La manifestation est placée sous le signe de la paix, recherchée par les centrafricains après plusieurs mois de conflit politique et militaire. Une marche a été organisée ce mardi à Bangui la capitale. Plus d’une centaine de personnes ont marché du PK0, place de la République au lieu du défilé sur l’avenue des Martyrs où quelques armes ont été brulées en présence de certains membres du gouvernement et ceux des corps consulaires.

 

Arnould Hamat, Président de l’organisation nationale des fêtes au secrétariat général du gouvernement se réjouit de cette activité.

 

« Parmi les gens qui ont marché, certains n’ont pas de tee-shirts. Le nombre de tee-shirt est inférieur au nombre des marcheurs. Mais curieusement la population a accompagné les marcheurs qui ont porté certains fanions de la république… ».

 

Le gouvernement a profité de cette fête pour détruire certaines armes saisies par les forces de défense et de sécurité. Selon Christophe Gazam Betty, ministre centrafricain d’Etat à la communication, le geste est symbolique.

 

« C’est un symbole fort. Nous n’allons pas prendre toutes les armes que nous avons en stock et les mettre sur la place publique et brûler. Cela revient aux spécialistes, et à l’Etat Major d’en décider de l’utilisation. Aujourd’hui, c’est juste un symbole fort qu’il fallait faire ».

 

Le gouvernement organisateur de cette marche entend étendre l’activité dans les villes des provinces, un moyen de ramener la paix sur l’ensemble du territoire.

 

A Bangui, la cérémonie s’est poursuivie à l’Hémicycle de l’Assemblée Nationale où le monument Barthélémy Boganda, 1er député en Oubangui Chari, ancienne appellation de la République centrafricaine a été inauguré.

 

Pour les travaux réalisés par le Conseil National de Transition, la Vice-présidente de l’institution, Léa Koyassoum-Ndoumta explique que le dit monument a été réalisé sur fonds propre hérité de l’Assemblée Nationale avec l’aide de quelques entreprises.  

 

Les orphelins du centre « Yamba mbi mbi ga zo » des Sœurs de l’école Saint Charles ont célébré dans l’enthousiasme le 53e anniversaire de l’accession de  Centrafrique à l’indépendance. Ils ont reçu ce 13 août un don composé entre autres du riz, du savon, du lait et du sucre offert par l’Amicale des Femmes de Ben-Zvi (AFB) dans le 5e arrondissement.

 

Martine Otto, Secrétaire Générale de cette Association déclare que c’est l’amour qui a conduit son association vers ces orphelins. « C’est la fête de l’indépendance aujourd’hui au lieu de rester en famille, nous venons voir ces orphelins et comme nous n’avons rien à leur apporter, nous leur offrons du riz, du savon ; de quoi leur faire plaisir ».

 

La Directrice de cet orphelinat, Sœur Marie-Catherine Kanzi-Sangama, se dit très satisfaite de cette aide qui vient à point nommer. Elle estime que le centre traverse des difficultés. Une occasion pour elle, de lancer un appel aux personnes de bonne foi de suivre les pas à l’Amicale des Femmes de Ben-Zvi.

 

L’homme de la rue, précisément la jeunesse a dressé un tableau sombre de ce 53e anniversaire d’accession à l’indépendance. Pour les jeunes, rien n’a changé en Centrafrique après toutes ces années. La souffrance, la faim, le chômage, l’insécurité, la violation des droits de l’homme font partie du lot quotidien de la jeunesse qui se dit être prise entre le marteau et l’enclume. Certains jeunes ont demandé aux hommes politiques centrafricains et aux autorités nationales d’opter pour une politique de développement, surtout en faveur de cette jeunesse.

 

A Bambari dans la préfecture de la Ouaka au centre est du pays, ce 53e anniversaire de l’indépendance est placée sous le signe de la réconciliation, la paix et la libre circulation es personnes et de biens. Une cérémonie s’est déroulée également de mardi place de la préfecture en présence des autorités administratives et locales. Les offices religieux ont aussi eu lieu dans les différentes églises et mosquées de la ville.

 

A Bria dans la Haute Kotto située au nord-est de la Ouaka, les 53 ans d’indépendance de Centrafrique sont un non événement. Aucune autorité politico-administrative n’est dans la ville. Une absence signalée depuis le début de la crise le 10 décembre 2012.

 

La population de Baoro dans la Nana-Mambéré célèbre la fête de l’indépendance dans la terreur.

 

Les exactions des éléments de Séléka basés dans la ville sont loin de prendre fin.

 

Selon la population, ces hommes armés ont pris en otage le motel d’un particulier. Et c’est ce local qui est devenu la maison d’arrêt de la ville. On y trouve également les services de la municipalité, de la douane et bien d’autres services.

 

Une source joint au téléphone par Radio Ndéké Luka a affirmé que les personnes prises en otage sont contraintes de verser de fortes sommes d’argent.

 

Une altercation entre un élément de Séléka et un conducteur de taxi-moto vendredi dernier a plongé la ville dans des représailles. Les tirs d’armes lourdes ont obligé les habitants à se refugier en brousse.