Les habitants de Boy Rabe dans le 4e arrondissement terrorisés à nouveau.

Les habitants de Boy Rabe dans le 4e arrondissement terrorisés à nouveau.

 

Les crépitements d’armes lourdes et automatiques, entendus dans la nuit de lundi à mardi à Boy Rabe, ont contraint la population à se réfugier dans les zones sud et ouest de la capitale centrafricaine. L’enceinte de l’Hôpital de l’Amitié est débordée par les déplacés internes, qui ne savent plus à quel saint se vouer. Une situation qui plonge à nouveau plusieurs familles dans le chaos.

Un habitant de Boy Rabe appelle par ailleurs les autorités de Bangui à prendre leurs responsabilités pour assurer la sécurité des citoyens qui habitent ce secteur.

« Cette nuit, c’était  à partir de 1h 30 mn que les coups de feu ont éclaté. Il était difficile de déterminer la provenance des tirs, puisque nous étions à un lieu de deuil. Pour le moment, je suis incapable de vous dire avec exactitude pour quelle raison il y a eu ces détonations qui nous ont mis en débandade. Nous étions au lieu de deuil, et n’avons rien à faire que de nous éparpiller. C’est comme ça que j’ai pris le chemin de l’hôpital de l’Amitié parce que j’en avais marre. Je n’ai jamais bougé, c’est la première fois que je m’en vais avec mes petits frères. Nos femmes et nos enfants sont restés à la maison. Nous demandons une fois de plus aux autorités de ce pays de prendre leurs responsabilités et d’assurer la protection de la population, surtout la population de Boy Rabe ».

Ces crépitements d’armes ne sont pas très bien appréciés par certains hauts responsables militaires de la Séléka. Le Général Abdel Kader Khalil s’est dit indigné par cette situation qu’il qualifie de prétexte, pour permettre aux hommes armés mal intentionnés de la Séléka, de piller à nouveau les habitants de ce quartier. Le Général Khalil appelle les populations en fuite à regagner leurs habitations.

« Lorsque je suis arrivé, je voulais d’abord me rassurer de la situation. Le colonel qui est basé à Poungoulou m’a dit qu’il était attaqué à 3h 00 du matin par des roquettes, raison pour laquelle il a riposté à tirs de grenades. Faux, il n’y a pas de trace de roquettes comme l’atteste ce colonel. J’ai constaté les traces de grenades le matin. Ce n’est pas normal. Je demande à la population du 4e arrondissement de regagner leurs domiciles ».

Le mardi 20 août, les quartiers Boy Rabe et Boeing ont été le théâtre des scènes de violences organisées par certains éléments de Séléka, où plusieurs dégâts humains et matériels ont été enregistrés.

Dans l’Ouham Péndé plus précisément à Bocaranga à l’Ouest de la République Centrafricaine, la population vit également dans la terreur. Selon des témoignages sur place, les éléments de la Séléka basés à Bocaranga excellent dans leurs exactions. Ils promettent même à la population de brûler un quartier de la ville, comme le signale un habitant sous couvert de l’anonymat

« Ils, (les Séléka) ont pris certaines personnes en otage depuis samedi. Celles-ci ont reçu un traitement inhumain, dégradant et obligé de payer elles-mêmes le prix de leur rançon pour être libérées dans la nuit de lundi. Ces hommes armés se sont aussi emparés d’un agent des forces de sécurité. Pour le moment, un calme précaire règne dans la ville. La population s’est refugiée en brousse et leurs biens ont été emportés. Les Séléka ont promis brûler le quartier. Ces Séléka se sont enturbannés la tête et ne savent pas parler la nationale, sango ».