Les villages environnants de Bossangoa, ainsi que ceux Bouka dans l’Ouham au nord de la République Centrafricaine sont sous contrôle d’un groupe armé dénommé « Anti Balaka ». Guy Simplice Kodégué, le porte-parole la Présidence de la République l’a confirmé aujourd’hui sur Radio Ndeke Luka.
Une soixantaine de personnes parmi lesquelles quatre (4) hommes dans le rang des forces de défense nationale auraient été tuées suite à la progression de ce groupe armé.
Difficile de savoir avec exactitude, les circonstances de cette attaque, car la communication est coupée ce lundi matin entre Bossangoa et les autres villes du pays. Toutes les lignes téléphoniques sont endommagées dans la localité.
Selon une source locale, deux humanitaires œuvrant dans le cadre de l’ONG ACTED dans la région font partis des personnes tuées. Des scènes de pillages et des exactions de toutes sortes commises sur les civiles auraient été enregistrées.
« Je vous informe que dans la journée d’aujourd’hui, le groupe Anti Balaka a progressé et est arrivé au niveau de Bouca où des exactions sont commises sur des populations ciblées notamment la population musulmane » déplore Guy Simplice Kodégué.
« Maître Lin Banoukepa, porte parole de François Bozizé, depuis Paris, l’a revendiqué ; Monsieur Joachim Kokaté l’a revendiqué, Lévy Yakité l’a revendiqué, donc aujourd’hui la situation est claire », poursuit le porte parole de la Présidence.
Guy Simplice Kodégué dément par ailleurs l’information concernant les représailles des forces de défense et de sécurité.
« Je vous dis qu’il n’y a aucune force de défense et de sécurité dans la ville de Bossangoa aujourd’hui ; c’est vrai que les ex-éléments Séléka sont là. Mais aucune instruction n’a été donnée pour qu’il ait des actes qui soient posés dans le cadre militaire par rapport à ces groupes».
C’est depuis vendredi 06 Septembre que ce groupe armé a démarré sa conquête dans au moins quatre villages près de Bossangoa.
A Bouca toujours dans l’Ouham, la panique règne au sein de la population civile. Des tirs d’armes de tout calibre confondu ont été entendus ce lundi aux environs de 5 heures du matin dans la ville. Selon un habitant de cette localité ; des hommes armés appelés « Anti Balaka » ont attaqué la ville. Des détonations d’armes lourdes et automatiques ont obligé les habitants à se réfugier en brousse. L’un d’eux, joint au téléphone par Radio Ndeke Luka explique que la débandade est généralisée.
« Nous nous sommes réveillés sous les tirs nourris d’armes lourdes et automatiques. Les détonations nous ont surpris aux environs de 5 heures 50 minutes. Il est difficile de mesurer l’ampleur des dégâts, puisque les armes ont crépité et que les gens en trouvé refuge en brousse. Les tirs de roquette sont entendus au centre ville, je suis dans l’incapacité de donner la vraie version des choses » explique cet habitant.
Cependant, dans la Vakaga à l’est du pays, le contingent centrafricain des Forces Tripartites, Tchad-Soudan-Centrafrique, éprouve des difficultés d’ordre organisationnel, logistique voire financier.
Ces soldats et officiers centrafricains regrettent le fait que depuis six (6) mois, ils vivent sans leur Prime Globale d’Alimentation (PGA). Affamés, ils sont obligés de se livrer à la mendicité.
Certains soldats malades ne pouvant ni se faire soigner dans une formation sanitaire locale, ni se faire évacuer sur Bangui, meurent et sont enterrés à Birao. A l’heure actuelle, trois militaires du contingent centrafricain dont le Sergent-chef Yves Ngaïtoroum, le Sergent Kongbowali et le Caporal-chef Manassé Bambou sont malades. Dix (10) autres conservent par devers eux des ordonnances médicales en attendant le versement des PGA qui n’arrivent jamais.
D’après un officier centrafricain, je cite : « si nous tentons d’évoquer notre souffrance, les autorités nous accusent de vouloir fomenter quelques choses contre la Sécurité de l’Etat » fin de citation.
Des procurations émises ont été rejetées par les Banques à Bangui faute de légalisation par la Mairie de la ville de Birao. Et le nombre de soldats centrafricains désertés des rangs des Forces Tripartites avoisine deux cent (200) hommes.
Ce manque de prise en charge financière a obligé les forces armées centrafricaines à quitter les villes de Tissi à la frontière Tchado-centrafricaine et celle d’Amdafok entre le Soudan et le Centrafrique pour revenir à Birao. Les populations centrafricaines, de leur côté, déplorent ce départ, qu’elles considèrent comme un abandon, qui les laisse à la merci des agresseurs étrangers.