Dans l’Ouham, plus précisément à Bossangoa, chrétiens et musulmans s’engagent à faire la paix. Ils ont jeté les bases de cette réconciliation ce lundi en présence des autorités locales, gouvernementales ainsi que des membres du Conseil National de Transition (CNT) en mission dans la région.
Une mission parlementaire et gouvernementale venue de Bangui, conduite par la vice-présidente du Conseil Nationale de Transition (CNT), Léa Koya-Soum-Ndoumta, est arrivée à Bossangoa pour concilier les deux communautés et soutenir le retour de la paix.
« Après les violences qui ont fait plusieurs victimes parmi la population, l’heure est à la réconciliation et au pardon », a expliqué l’un des membres de la mission. Toute la population musulmane et non musulmane de la ville a été conviée ce lundi à une grande réunion dans la cour de l’hôtel de ville de Bossangoa. L’objectif vise à tenter une réconciliation entre les communautés musulmanes et non musulmanes. Il s’agit d’une initiative des autorités ecclésiastiques et militaires de Bossangoa. Les deux communautés ont regretté cette crise, mais n’ont pas su comment l’expliquer.
Dans les recommandations formulées par écrit, le collectif des chefs de groupes et de quartiers de Bossangoa ont exigé le désarmement des ex-rebelles de la coalition Séléka basés dans la ville, le casernement de ces combattants, le désarmement des commerçants musulmans du quartier Boro qui, selon eux, détiennent une importante quantité d’armes de guerre. Ils ont enfin exigé le redéploiement des policiers, gendarmes et éléments des forces armées centrafricaines pour assurer la sécurité de la population. La communauté musulmane, quant à elle, a rajouté une exigence, le désarmement des jeunes villageois constitués en auto-défense, appelés « Anti-balaka », et qui s’attaquent à tous sujets musulmans dans la localité.
Les autorités ont appelé les deux parties à quitter l’Eglise catholique et l’école Liberté A afin de regagner leurs domiciles. Cependant, jusqu’à lundi soir, cet appel semble ne pas avoir eu d’effets. Les deux endroits sont restés assiégés par les déplacés. Pour le moment, la méfiance et la suspicion occupent encore les esprits.
En attendant, la situation humanitaire reste alarmante dans les deux camps.
Cependant, sur la route Bossembele-Bossangoa, la majorité des villages sont vidés de leurs habitants, suite aux derniers évènements survenus dans la région. De nombreuses maisons dans certains villages ont été brûlées par des inconnus et certains villages sont protégés par des hommes armés de gourdins, de machettes et d’armes de fabrication artisanales. Un villageois interrogé par RNL affirme que ces groupes d’hommes ne sont nullement des rebelles, mais des groupes d’auto-défense organisés pour protéger les biens. La même source a indiqué que les habitants, pris de panique suite aux violences à Bossangoa et ses environs, ont fui pour se refugier en brousse. A titre d’illustration, les portes des cases sont restées ouvertes, des fauteuils abandonnés sous les arbres, des marmites dehors, mais aucun habitant n’est visible.
Seuls les animaux domestiques chiens, cabris, porcs sont visibles. Tout compte fait, il est difficile en ce moment de dire avec exactitude, qui sont les auteurs de ces violences ? De même, on ignore à l’heure actuelle, la situation des populations qui sont en brousse ; une situation humanitaire extrêmement catastrophique. Des informations données par l’envoyé de radio Ndeke Luka qui accompagne la mission.