A Damara dans l’Ombella M’Poko, les habitants se disent soulagés depuis mercredi. L’arrestation et le transfert sur Bangui du colonel Mahamat Amin et ses éléments sont accueillis avec enthousiasme par la population. Car ce colonel et ses hommes ont semé la psychose au sein de la population civile.
Le colonel Mahamat Amin et ses éléments ont été ramenés mercredi à Bangui par une mission militaire. Ils devront être ensuite traduits en justice pour répondre de leurs actes. C’est ce qu’a déclaré jeudi après midi, Arsène Séndé, ministre centrafricain de la justice. Selon le ministre, une enquête est déjà ouverte pour que ces présumés criminels soient jugés par les juridictions de la République Centrafricaine (RCA).
« Certains ennemis de la République excellent dans la commission de divers crimes et autres graves violations de droits humains, faits prévus et réprimés par le code pénal. A Bangassou, un colonel dénommé Abdallah, se réclamant de la coalition Séléka, auto proclamé Com-zone, son adjoint, un commandant et quatre de leurs complices, après divers crimes et exactions perpétrées sur la paisible population de cette vile et de ses environs, viennent d’être rattrapés par la justice. Toujours ce 9 octobre 2013, sept (7) autres criminels, à leur tête, un soit disant colonel Mahamat Amin, sortant des buissons de Damara, viennent d’être également appréhendés par les éléments de forces de défense et de sécurité. Ce faux colonel qui s’est installé dans les environs de la ville de Damara, non seulement terrorise les habitants depuis quelques jours, mais a fait fuir tous les habitants de plusieurs villages qui ne vivent que dans la brousse. Le Procureur de la République et la Section des Recherches et d’Investigations (SRI) sont à pied d’œuvre afin d’accélérer la procédure pour que ces criminels puissent être jugés dans un bref délai ».
Les présumés auteurs des derniers crimes commis à Bangassou dans le Mbomou et Damara dans l’Ombella M’Poko, arrêtés et transférés à Bangui sont détenus pour le moment au Camp de Roux, camp où réside également le Chef de l’Etat de transition.
Cependant, au village Gaga situé à 35 Km de Yaloké, l’atmosphère sécuritaire reste tendue. La vie peine à reprendre son cours normal. Le village est toujours désert et la population continue de se réfugier en brousse ou dans les villes environnantes. Selon un des habitants joint au téléphone, des détonations d’armes lourdes et légères ont, à nouveau, été entendues Jeudi matin dans la localité.
« J’ai passé trois jours en brousse. Sur le chemin de retour, j’ai entendu des détonations d’armes lourdes et légères. La ville s’est totalement vidée de ses habitants. Comment comprendre que des êtres humains cohabitent avec des cadavres ».
Face à cette situation d’insécurité, le Ministère de la Sécurité Publique a dépêché jeudi une équipe des forces de défense et de sécurité au village Gaga pour s’imprégner de la réalité. La mission est tombée dans une embuscade tendue par les éléments de l’ex-coalition Séléka. Bilan, deux blessés du coté des forces de défense.
Le colonel Christian Djouma Narkoyo qui a conduit la mission revient sur les raisons de ce déplacement et en même temps, il donne le réel bilan de ces affrontements.
« La mission de Gaga est une mission de vérification des informations relayées sur les ondes des stations à Bangui. Le jeudi, je me suis rendu sur le terrain, il y a des morts. J’en ai compté douze (12). Les raisons sont divergentes. D’un côté, les « Anti-balaka » sont accusés d’être les provocateurs. De l’autre, les combattants de Séléka sont visés. Ce jeudi, il y a eu attaque et parmi les éléments de l’ex-Séléka, cinq (5) sont morts. En ce moment la tension est vive à Gaga comme à Yaloké. Nous demandons au gouvernement de tout mettre en œuvre pour arrêter l’hémorragie avant qu’il ne soit tard ».
Le colonel Djouma Narkoyo souhaite que « Anti Balaka » et ex-rebelles de la Séléka s’asseyent autour de la table afin de mettre un terme aux hostilités.
Le village Gaga a été le théâtre de violents affrontements depuis le dimanche 6 octobre, entre ex-combattants de Séléka et le groupe d’auto-défense communément appelé « Anti-balaka ».