« La reforme judicaire passe d’abord par les hommes qui doivent changer les anciennes pratiques », a déclaré ce vendredi, Arsène Séndé, ministre de la justice et de la reforme judiciaire à son cabinet à Bangui. C’était au cours d’une rencontre avec les journalistes. Selon le chef de département de la justice, il n’y aura plus de place pour l’impunité au sein de la magistrature. Les hommes de loi sont donc appelés à se conformer aux règles de la justice et à dire le droit rien que le droit.
« Un magistrat qui se compromet, je n’hésiterai pas, si les faits sont avérés, à procéder à son arrestation. C’est un message fort pour qu’on dise que les magistrats aussi peuvent être arrêtés, s’ils commettent des infractions ou des malversations. C’est à ce prix que la réforme peut aller de l’avant. Depuis 48 heures, j’ai commencé à recevoir les magistrats nouvellement nommés, en commençant par les chefs de Cour, Cour de cassation, Conseil d’Etat, Cour des comptes, Cour d’appel et les tribunaux même ceux de province, pour leur adresser le message clair. La justice, ce n’est pas rendre service, il faut rendre justice. Je ne tolèrerai pas des dérapages. J’ai déjà ouvert plusieurs procédures disciplinaires concernant les décisions de certains magistrats prises à la légère. C’est dire que le changement est pour que la justice s’instaure au sein même de la justice ».
Ce même vendredi, Sun Hiachao, Ambassadeur de Chine en Centrafrique, a remis du matériel bureautique audit département. Le lot est composé de deux ordinateurs, deux imprimantes, deux splits, des cartouches et des rames de papier de bureau. Pour le diplomate chinois, ce geste consiste à accompagner le Ministère de la justice fragilisé à nouveau par la récente crise militaro-politique.
« Je suis allé dans plusieurs ministères, à la Présidence de la République, à la Primature et aussi au Conseil National de Transition pour montrer que la Chine reste toujours aux côtés du peuple centrafricain pendant cette période difficile. Il y aura un bon avenir ».
Pour le Ministère de la justice, c’est une reconnaissance à l’endroit de cette institution qui ne se lasse pas d’apporter son soutien à la République Centrafricaine. Arsène Séndé, ministre de la justice, a rassuré son hôte chinois de l’usage de ce nouveau matériel. Son ambition est que ce genre de partenariat et de collaboration se maintienne entre son département et la Chine.
« A peine une semaine, je l’ai saisi pour lui faire part des difficultés en moyens, en matériel de travail du Ministère et il a réagi de manière prompte. C’est ce qu’on attend d’un ami et je ne peux que dire merci. Nous allons faire un bon usage, et nous souhaitons que ce geste se poursuive et j’espère que bientôt, il y’aura d’autres aides, ce qui témoigne de l’excellence des relations entre nos deux pays ».
Ce matériel sera mis à la disposition des juges d’instructions qui, en ce moment, manquent d’outils de travail.