La Société Civile centrafricaine a rendu compte de sa mission de plaidoyer sur la République Centrafricaine, suite à sa participation à la réunion de haut niveau sur ce pays, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, tenue au mois de septembre dernier à New York aux Etats Unis. Ce compte rendu a été fait en collaboration avec l’Association de Coopération et de Recherches pour le Développement (ACORD).
Les membres de cette mission ont rencontré la presse nationale et internationale ce vendredi à Bangui. Selon Maître Mathias Barthélémy Morouba, président de l’Observatoire Centrafricain des Droit de l’Homme (OCDH), l’objectif du déplacement à New York vise à présenter à la communauté internationale le vécu quotidien du centrafricain : « Nous sommes en train de traverser un moment difficile de notre histoire. Il fallait rappeler à la communauté internationale qu’il y a un peuple qui est aujourd’hui abandonné, qui vit dans des conditions très difficiles et, en tant que membre de la communauté internationale, nous avons besoin de l’aide et de l’assistance pour nous aider à nous en sortir ».
Pasteur Nicolas Guérékoyamé Gbangou, président de l’Alliance des Evangéliques en Centrafrique (AEC), reconnait que le centrafricain aspire à la paix, mais fait face à une insécurité qui ne dit pas son nom. « Ce qui a retenu notre attention, c’est la question de la sécurité, de la santé, du bien être et également de l’alimentation des centrafricains. Nous avons échangé avec les partenaires, notamment la Banque Mondiale, sur les conditions d’éradication des mercenaires étrangers du sol centrafricain ».
Maître Mathias Barthélémy MOROUBA a par ailleurs précisé que cette mission de plaidoyer commence déjà à porter fruit sur le terrain. « Les gens nous ont écouté et ont commencé à poser un certain nombre d’actes même si ce n’est pas encore opérationnel sur le terrain. La preuve, nous avons vu le ministre français des Affaires Etrangères qui est venu récemment, nous avons les directeurs des agences du système des Nations unies qui sont à Bangui, on a renforcé les capacités du BINUCA, la MISCA sera aussi renforcée. On parle même des casques bleus de l’ONU. Nous sommes partis d’une situation avec un petit nombre d’Etats pour être ouvert à la communauté internationale. Mais nous attendons que cela soit effectif sur le terrain ».
Pour le président de l’Alliance des Evangéliques en Centrafrique, Pasteur Guérékoyamé Gbangou, la société civile ne va pas se taire. La promesse est une dette dit-on en Afrique. « Ils ont donné leur parole d’honneur, qu’ils le prouvent. Laurent Fabius s’est prononcé au nom de la France et de la communauté internationale. Nous attendons la réalisation de ses promesses. Déjà, les directeurs des agences onusiennes sont en Centrafrique, cela témoigne de leur volonté à agir positivement en faveur d’un peuple à bout de souffle ».
Au cours de la mission de plaidoyer, la délégation centrafricaine a rencontré les missions diplomatiques des Etats Unis, de la France et de certains pays africains. La Société Civile centrafricaine compte organisée un forum sur la paix au mois de novembre prochain à Bangui.