Une partie des habitants du 5ème arrondissement ont exprimé leur ras-le-bol ce dimanche face à l’agression de Tanguy Rizidou, soldat de 2ème classe des FACA, aide de camp du ministre de la défense de François Bozizé. Un élément de l’ex-coalition Séléka a tiré sur lui à bout portant avec une arme de guerre. La population en colère a aussitôt barricadé l’avenue Koudoukou qui mène au Km5. Les manifestants ont brûlé des pneus en guise de protestation. Le mouvement a été violement réprimé par les éléments de cette ancienne coalition rebelle. C’est ce que déclare à RNL, un des habitants de la localité sous couvert de l’anonymat, « Les faits se sont déroulés dans les environs du bar Tangawissi. Des Séléka ont tiré sur un militaire, proche du régime de François Bozizé. C’est pour cette raison que la population a barricadé la route pour prouver son mécontentement vis-à-vis de ce que les Séléka font dans le pays. Pourtant, un décret avait dissout la Séléka, mais jusqu’aujourd’hui, ces éléments continuent de faire des exactions. Nous en appelons au gouvernement de tout mettre en œuvre pour que cela cesse ».
Pendant ce temps, il y a urgence dans l’Ouham et une partie de l’Ouham Péndé. Les populations de ces deux préfectures sont abandonnées à leur triste sort. Elles ont déserté les villages pour se mettre à l’abri des violences commises sur elles par les hommes armés de l’ex-Séléka. Tous les villages situés sur l’axe Bossembélé-Bossangoa ne sont que des villages fantômes. Le village Ndjio en est une illustration. Ce mardi 05 novembre 2013 aux environs de 14 heures, une délégation dépêchée par Bangui pour Bossangoa arrive à Ndjio, localité située à 90 Km de Bossangoa. Les membres de la mission constatent que la plupart des habitations sont détruites, obligeant la population à trouver refuge en brousse. Cyriaque Gonda, chef de la mission et sa suite dont Jérémie Tchimanguéré, ministre de l’Habitat, ministre résidant de l’Ouham, a visité les lieux sinistres, et s’est dit écœuré, « C’est la désolation, c’est un village fantôme que nous sommes en train de voir. Ce n’est plus Ndjio qui est pourvoyeur de manioc, de la viande et qui fait de l’or. A l’époque, cette région qui comptait 32000 à 33000 âmes, aujourd’hui est devenu fantôme. Tout est détruit, la population a tout abandonné. Comment est-ce que ces gens vivent-ils en brousse ? »
Comment ces gens vivent là-bas ? La question reste et demeure posée.
Et pour soutenir le processus de réconciliation et de retour à la stabilité sur l’ensemble du territoire national, Mauro Garofalo, Président de la communauté Sant’Egidio a effectué une visite à Bangui, « On a choisi de soutenir le processus de réconciliation depuis le début de la transition ; On a pris des contacts avec le gouvernement, la présidence, la société civile et aussi avec la communauté religieuse. On a essayé de faire des rencontres à Rome pour penser à la réconciliation, pour étudier la réconciliation. La première rencontre s’est tenue à Rome au mois de septembre, mais on doit continuer. L’objet de ma présence à Bangui est de soutenir la réconciliation nationale, de soutenir la transition en Centrafrique ».
Cette communauté Sant’Egidio est l’expert du Pacte Républicain signé entre les différentes communautés en RCA le jeudi 07 novembre 2013.
Plus d’une trentaine des responsables diocésains et des organisations non gouvernementales nationales évaluent ce lundi, le projet Appel d’urgence au conflit politico militaire en Centrafrique. Les participants vont également diagnostiquer les activités menées par la Caritas Centrafrique depuis le début de la crise que traverse le pays. Les travaux se déroulent au siège de la conférence Episcopale Centrafricaine de Bimbo dans la commune de Bégoua. Selon Emmanuel Mbouna, coordonnateur de Caritas Afrique, ce moment permet d’évaluer le travail accompli, et aussi d’écouter les acteurs afin de définir une nouvelle réponse qui tienne compte des besoins de la population et de l’organisation : « Nous sommes en train d’évaluer ce que nous faisons en Centrafrique depuis le mois de janvier et qui a été revu au mois de mai. Mais comme la crise ne s’arrête toujours pas, nous ne pouvons pas croiser les bras, nous sommes en train de tout revoir et évaluer les nouveaux besoins, compte tenu du contexte actuel. En plus de l’évaluation de notre réponse, nous allons apprécier nos forces, nos faiblesses et les opportunités qui s’offrent à nous dans l’environnement actuel pour bien définir ce que nous allons faire, et surtout quels sont les défis qui se présentent à nous actuellement en tant qu’Eglise. Le volet très important, c’est la construction de la paix et le plaidoyer. La situation de la RCA est telle qu’il y a des tensions intercommunautaires, il faut apprendre aux gens à vivre ensemble, à analyser leurs problèmes pour ne pas se diviser ».
Les participants aux travaux vont se séparer le 16 novembre 2013.