Les femmes centrafricaines refusent de prononcer un seul mot ce lundi 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à leur l’égard.
Elles se sont couvertes la bouche avec des bandeaux blancs ou des mouchoirs pour montrer leur mécontentement et protester contre les multiples violences dont elles sont victimes au quotidien.
Une vaste mobilisation des femmes a eu lieu sein du siège de l’Assemblée Nationale. Ces femmes ont remis au Chef d’Etat de la Transition, Michel Djotodia, un mémorandum. Le document est remis sans qu’un seul mot ne soit adressé au Chef de l’exécutif.
Cependant, cette journée sans parole des femmes n’a pas été suivie à 100% dans la capitale. Nombreuses femmes qui exercent des activités lucratives ou travaillent dans l’administration ont été obligées d’échanger les mots avec les clients ou encore avec ceux qui ont besoin de leur prestations.
C’est le cas par exemple des femmes qui travaillent dans les structures bancaires, et qui ont été obligées de répondre aux attentes des sociétaires. C’est ce que confirme Bruno Mokossiako, Gérant au Crédit Mutuel de Centrafrique à l’Agence du centre-ville. « Depuis le matin nous sommes en parfaite relation avec les collaboratrices ; la conversation passe normalement par rapport à ce mot d’ordre de journée sans parole des femmes. Dans d’autres structures, je ne sais pas ce qui s’y passe » .
Par contre, à Radio Ndeke Luka, le mot d’ordre est suivi à 100%. Les femmes n’ont prononcé aucun mot depuis l’ouverture de l’antenne à 6h 30mn.
Et justement, à l’occasion de la célébration de cette journée, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban ki Moon, a publié un message dans lequel il se réjouit des actions menées dans le cadre de la lutte contre les différentes formes de violences faites aux femmes. « Je me félicite que de nombreuses voix s’élèvent en faveur de l’éradication de cette violence, qui touchera près d’une femme sur trois au cours de sa vie. Je salue l’action des dirigeants qui s’efforcent, par leur action législative et par un changement des mentalités, de contribuer à cette cause. Je rends également hommage à tous ces héros qui, partout dans le monde, aident les victimes à se rétablir et à devenir des agents de changement ».
Cependant, la situation sécuritaire en Centrafrique est remise une fois de plus ce 25 novembre 2013, devant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies. Les propositions de Ban ki Moon sont mises en examens devant ce Conseil, pendant que les diplomaties américaines et françaises parlent de « situation pré-génocidaire » dans le pays, ou d’un pays « au bord du génocide ».
Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU, dans le rapport qui doit être examiné ce jour, propose au Conseil de sécurité cinq options pour rétablir la sécurité en Centrafrique. Le document prévoit l’envoi de 6000 Casques bleus. Des troupes onusiennes devront ainsi mettre fin à la « grave détérioration de la situation » sécuritaire dans le pays depuis la chute de François Bozizé. « Je demande au Conseil de sécurité d’autoriser une action collective immédiate pour protéger la population civile », a déclaré aussi dans le rapport, le secrétaire général de l’ONU, soulignant la nécessité de « déployer d’urgence une force efficace, avec un financement durable et prévisible » ajoute le Secrétaire général de l’ONU.
L’Union Européenne note pour sa part une situation de « violations généralisées des droits de l’homme qui se déroulent en toute impunité ».