La situation sécuritaire semble prendre une autre tournure à Bangui, la capitale centrafricaine. Les forces internationales d’intervention sont de plus en plus visibles dans la ville. La France décide d’apporter son soutien militaire au pays. La population ne semble pourtant pas être convaincue de cette nouvelle mesure de résolution dans la crise centrafricaine. Elle reste encore réservée quant à se prononcer sur une sortie de crise. La lueur d’espoir ne s’affiche pas sur les visages.
A l’annonce de l’intervention imminente du duo MISCA-armée française, les banguissois ont gardé leur train de vie. Les commerces, les services administratifs, les stations services et les écoles gardent leur allure de fonctionnement au ralenti. Sur les principales artères de la ville, la présence des forces internationales composées des éléments français d’une part et, de la Force Multinationale d’Afrique Centrale (FOMAC) d’autre part, est visible. Ces forces multiplient les patrouilles certes, mais leur présence ne semble pas du tout dissuader les combattants de l’ex-coalition Séléka qui poursuivent leurs parades dans la ville.
Sur les marchés, aux abords des avenues, les débats sont orientés vers la décision de l’intervention militaire française en vue d’un retour à la normale à Bangui et dans les villes de province. C’est ce mardi que l’Etat français a officiellement décidé d’intervenir aux côtés de la MISCA. L’effectif des militaires français est revu à la hausse, soit 1200 hommes. Déjà 400 soldats sont sur place à Bangui, les 800 autres vont arriver dans les prochains jours, accompagnés de tous les moyens dont il faut pour intervenir dans ce pays « pré génocidaire » en croire les Etats Unis d’Amérique.
Ce mercredi, les opinions divergent autour de la question. Certains centrafricains se réjouissent de cette décision. Selon eux, la population pourra enfin, d’ici peu, aspirer à une paix. Pour beaucoup, ce sont les actions qui comptent. « On connait le maçon au pied du mur » ont-ils ajouté.
Par contre à l’ONU, les réflexions se poursuivent au sujet d’une éventuelle intervention des casques bleus en Centrafrique. Mais déjà à partir du 19 décembre 2013, la Mission de Consolidation de la Paix en Centrafrique (MICOPAX) doit passer le relais à la MISCA.
Par ailleurs, le conseiller spécial des Etats-Unis d’Amérique pour le Centrafrique résidant à Washington, David Brown, a échangé le mardi 26 novembre avec professionnels de la presse publique et privée centrafricaine à travers une conférence vidéo à l’Ambassade des Etats-Unis à Bangui. Le diplomate américain s’est appesanti sur le développement de l’actualité politique centrafricaine de cette dernière semaine.
Au cours des échanges, David Brown a renouvelé la volonté de son pays, à œuvrer à le retour rapide à l’ordre constitutionnel en Centrafrique. Il a exigé au gouvernement centrafricain d’Union nationale de respecter la résolution 2121 du 10 octobre 2013, en évitant l’insertion massive des éléments de l’ex-coalition Séléka dans les Forces Armées Centrafricaines (FACA). Le conseiller spécial a précisé que le rôle des Etats-Unis d’Amérique consiste à aider et à appuyer la Mission de Soutien au Centrafrique (MISCA) en équipements et en formation.
David Brown a déclaré que le département d’Etat américain suit de très près, l’évolution de la situation sécuritaire et humanitaire, en travaillant de commun accord avec la société civile et les Organisations Non Gouvernementales internationales œuvrant pour la défense des droits de l’Homme.
Enfin, Mr. Brown a sollicité du gouvernement centrafricain de collaborer avec la MISCA, la France et le Bureau Intégré des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix en Centrafrique (BINUCA). Par la même occasion, il a demandé aux autorités de la transition d’ouvrir le couloir humanitaire et de contribuer efficacement pour que les élections, prévues probablement au mois février 2015, aboutissent dans le délai.