RCA : La Croix Rouge, pas de bilan exact

RCA : La Croix Rouge, pas de bilan exact

La Croix Rouge Centrafricaine affirme avoir enterré des centaines morts pendants trois jours. Elle refuse de communiquer un chiffre pour le moment à cause de la situation qui reste tendue.  Pasteur Antoine Mbao Bogo est président de la Croix Rouge Centrafricaine : «… Nous avons des véhicules qui interviennent dans tous les arrondissements pour ramasser les blessés et les personnes qui ont perdu leur vie. Quant à l’inhumation, les musulmans ont été ensevelis sur le site du Pk12 et les restes au-delà du Pk 9 sur l’axe Mbaïki… ».

Il affirme par ailleurs que les moyens ne suffisent pas en ce moment pour ramasser les morts qui se comptent par centaine. « La Croix Rouge n’a pas de moyens. Des centaines de morts, nous ne pouvons pas les acheminer à bord de deux pick up. Heureusement que la Croix Rouge française nous a appuyés avec du matériel, mais ce n’était pas suffisant. En tant que Centrafricains, nous devons taire les armes et reprendre la paix comme l’a toujours souhaité la Constitution » a indiqué Mbao Bogo.

Or, le nombre des déplacés internes ne cesse de s’accroître à Bangui. Le site du monastère Marie Mère du Verbe, situé dans le 4e arrondissement, a accueilli près de 15.000 personnes. Celles-ci ont besoin d’une assistance d’urgence a affirmé le père Yelene à RNL. Il lance un vibrant appel aux personnes de bonne volonté afin de porter secours à ces personnes en difficulté. « Il y a des gens qui vivent depuis cinq jours dans des conditions difficiles et n’ont rien à manger. On ne va pas me demander des gros chiffres pour m’envoyer de la nourriture pour ces personnes. Je demande à ces humanitaires de laisser parler leur cœur. Ce sont des humains, ils ont besoin de soutien » mentionne le père Yelene.

Par ailleurs dans le sud de la ville, la vie reprend peu à peu son cours normal. Madame Francette Makaké, maire du 6e arrondissement, rassure que le marché de la zone est opérationnel et les petits commerces ont rouvert leur porte. Elle appelle les jeunes dudit arrondissement à ne pas se prêter aux actes de vandalisme. « Je félicite les jeunes de Pétévo. Ils ont su protéger les boutiques des musulmans. Je leur demande de sécuriser les boutiques et les mosquées qui sont dans le secteur » a ajouté Madame le maire.

Sur le plan international, la crise en Centrafrique est lue de différentes manières. Pour Jeune Afrique, après la visite du président Hollande, les militaires de l’opération Sangaris continuaient mercredi 11 décembre au matin leur mission de désarmement des groupes armés. Grâce à leurs hélicoptères de combat, les soldats français ont la tâche d’éviter une généralisation des représailles contre les civils musulmans de la part d’une population chrétienne terrorisée pendant des mois par les combattants de l’ex-rébellion Séléka.

La visite du président français, François Hollande, est intervenue au deuxième jour des délicates opérations de désarmement des milices et groupes armés qui sévissent à Bangui, où la situation reste très instable, avec des pillages et des tentatives de représailles contre les civils musulmans mentionne Agence France Presse (AFP).

Dans les faits, le désarmement vise en priorité les combattants de l’ex-rébellion Séléka, jusqu’à présent tout-puissants dans la capitale où ils se sont rendus coupables de nombreuses exactions sur la population.
Selon l’Etat-major français, la quasi-totalité des groupes armés ont été désarmés et en moins de 24 heures, avec le soutien de la force africaine (Misca).

Frustrés d’avoir été désarmés et cantonnés dans leurs bases, beaucoup d’hommes de la Séléka sont aussi furieux d’avoir été privés par les Français de tout moyen de se défendre « avec leurs familles et leurs proches » face à la vindicte populaire.

Toujours dans le cadre de la restauration de la sécurité, l’hebdomadaire le Monde annonce que certains éléments de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) se sont rendus en Centrafrique, selon une information de l’Union africaine (UA). Ils sont 19, appartenant au groupe commandé par le lieutenant-colonel Obur Nyeko, alias Okuti. Selon un communiqué de l’UA publié mardi soir, ils ont fait défection  le 6 décembre dernier.