Centrafrique : Nicolas Tiangaye sort de son mutisme et parle

Centrafrique : Nicolas Tiangaye sort de son mutisme et parle

Le 1er ministre de la transition s’est exprimé mercredi pour la première fois après les violences qui ont secoué Bangui la capitale centrafricaine, violences qui ont fait plusieurs centaines de morts.

Le Chef du gouvernement d’Union Nationale a exprimé sa vive préoccupation et compassion suite aux massacres et a condamné, avec fermeté, les actes odieux ayant conduit à de nombreuses morts d’hommes. Maître Nicolas Tiangaye a appelé chrétiens et musulmans à prêcher le pardon et l’unité nationale.

C’est dans le camp militaire M’Poko où il réside pour raison de sécurité, selon ses propres propos, que Nicolas Tiangaye s’est adressé aux centrafricains. Le Premier ministre de transition condamne fermement les violences de ces derniers jours ayant entraîné plusieurs centaines de blessés et de morts. « Pendant mon séjour en France, mon cœur était brisé par les images des atrocités commises à Bangui avec leur cortège de morts et de blessés. Je condamne, au nom du gouvernement et en mon nom propre, ces actes de violence qui n’honorent pas notre pays ».

Vu l’ampleur inquiétante des violences intercommunautaires, Nicolas Tiangaye appelle musulmans et chrétiens à prôner le pardon et l’unité nationale. « J’en appelle au peuple centrafricain pour préserver l’unité nationale, la concorde sociale. Que la population ne cède pas à la vengeance aveugle, que le pardon nous guide tous pour assurer la coexistence pacifique entre les différentes communautés vivant sur le territoire national ».

Selon lui, le gouvernement mettra tout en œuvre pour ramener le calme et la paix dans le pays. Le chef du gouvernement promet également un appui de la communauté internationale dans les prochains jours aux multiples blessés dans les hôpitaux de Bangui.

Pendant ce temps, au centre de santé des castors, le nombre des blessés a chuté considérablement. Selon l’équipe Médecin Sans Frontières (MSF) sur place, ce nombre a baissé d’une trentaine, enregistrée quotidiennement, à cinq (5) blessés. Selon Maria Jose Caceres, chef d’antenne MSF castors, le centre accueille tous les blessés sans distinction, parmi lesquels des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes.

Les cas plus graves sont transférés sur le champ à l’hôpital communautaire où se trouvent également les agents de MSF, affirme Maria Jos Caceres qui parle de 16 personnes hospitalisées dont 03 enfants au Centre des Castors.

Cependant, à l’aéroport Bangui M’Poko, le nombre des patients ne cesse de s’accroître. Cette clinique accueille plus de 200 à 300 personnes par jour. Selon madame Lundi, coordonatrice de MSF dans ce camp de fortune, « MSF donne des soins médicaux à la population du camp, surtout pour les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et les blessés. On reçoit tout le monde, mais les plus vulnérables en priorité ».

Elle signale par ailleurs que le nombre des déplacés augmente sans cesse et amplifie en même temps les difficultés. Cette clinique, située à l’aéroport Bangui M’Poko, est fonctionnelle depuis le samedi dernier.

Et justement mardi, le président Français François Hollande s’est entretenu avec les autorités de la transition à l’aéroport de Bangui.

Il a eu un tête-à-tête avec le président Michel Djotodia, le Premier ministre Nicolas Tiangaye et le président du CNT, Alexandre Ferdinand Nguéndet. Le Premier ministre Nicolas TIANGAYE précise que la position de François Hollande est d’appuyer la République Centrafricaine à retrouver la paix et la sécurité, d’apporter l’aide humanitaire au pays et enfin d’aider à aller aux élections dans un délai plus court que celui prévu initialement.