Le président centrafricain de la transition, Michel Djotodia, s’est adressé le jeudi 12 décembre à la nation centrafricaine. Le chef de l’exécutif accusé François Bozizé, l’ancien président chassé par les armes le 24 mars 2013 à Bangui, d’être l’auteur des derniers événements survenus à Bangui, ayant entrainé de nombreux blessés et des centaines de morts. Il a rendu, par la même occasion, un « hommage appuyé » au président français, François Hollande, pour la visite effectuée le 10 décembre dernier en Centrafrique. Mr Djotodia a appelé également à la réconciliation entre les chrétiens et les musulmans.
Ce message intervient à la veille de l’arrivée dans la capitale centrafricaine du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Le ministre français effectue une tournée à Bangui mais aussi à Bossangoa au nord du pays. Il devra s’entretenir avec les autorités de la transition et rencontrer les forces françaises déployées dans le pays avant de se rendre au Tchad où il rencontrera le président Idriss Déby Itno.
Jean-Yves Le Drian est à Bangui, quatre jours après la visite éclair de François Hollande, Chef de l’Etat français. En moins d’une semaine, deux hautes autorités françaises ont ainsi foulé le sol centrafricain.
A son arrivée, le ministre français de la défense a rencontré d’abord les chefs de la force africaine en Centrafrique, la Misca (Mission internationale de soutien au Centrafrique). « La spirale de l’affrontement s’est brutalement aggravée, entrainant un risque de crise humanitaire », a martelé Jean-Yves Le Drian en présence de plus de 200 militaires français. Il a tout de même qualifié le Centrafrique de pays « à la dérive ».
Il a ensuite embarqué pour Bossangoa au nord, où plus d’une centaine de soldats français de l’opération Sangaris ont été déployés. Jean-Yves Le Drian doit s’entretenir dès son retour à Bangui, avec le président centrafricain de transition, Michel Djotodia. Un point de la situation est prévu entre le ministre et le chef des forces françaises en RCA, le général Francisco Soriano, une semaine après le début de l’intervention militaire française dans le pays. Dans la soirée, il se rendra au Tchad, où il rencontrera le président Idriss Deby Itno.
Il faut rappeler que deux soldats français ont été tués lundi dernier à Bangui, quatre jours après le début de l’opération Sangaris, lors d’un accrochage à proximité de l’aéroport.
La France a déployé actuellement 1600 soldats en Centrafrique pour mettre fin aux exactions des groupes armés et tenter de stabiliser le pays.
Mais jeudi déjà, les troupes devant faire partie de la Misca sont arrivées à l’aéroport Bangui M’Poko. Les premiers éléments du contingent burundais sont arrivés à Bangui à bord d’un avion de l’armée américaine. Au total, un bataillon de 850 hommes en uniforme va être déployé dans le pays d’ici quatre jours, selon l’armée burundaise.
Après quelques jours passés dans la capitale centrafricaine, le contingent burundais sera ensuite chargé de sécuriser une zone située dans l’est, une région où opèrent des rebelles ougandais de l’Armée de Résistance du Seigneur de Joseph Kony.
Il convient de dire que la vie a repris timidement son cours à Bangui. Au centre ville dans le 1er arrondissement, certains services ont ouvert leurs portes ce vendredi. Les activités ont repris au marché central. Quelques rares personnes s’y rendent pour s’approvisionner. Au Km 5 dans le 3ème arrondissement, les activités ont moyennement repris. Certains vendeurs sont revenus avec leurs marchandises, mais la pharmacie Sambo reste fermée mais en sécurité.
Cependant, au quartier Combattant dans le 8ème arrondissement, les activités sur le marché sont restées paralysées. Les véhiculent circulent rarement. C’est, pour la plupart, des véhicules des forces d’intervention étrangères basées vers l’aéroport. Ce sont les taxis-motos qui assurent le transport.